Guillaume Postel, né le dans le hameau de la Dolerie (sur la paroisse de Barenton, dans le diocèse d'Avranches) et mort le à Paris (selon ses anciens biographes, mais il semblerait qu'il soit plutôt mort dans la ferme qu'il possédait à Trappes), est un orientaliste, philologue et théosophe français de confession catholique. Esprit universel et cosmopolite, Postel est le représentant français le plus caractéristique de la kabbale chrétienne. Le seiziémiste Claude-Gilbert Dubois le définit comme un . Ses parents meurent de la peste quand il a huit ans. Très précoce, il commence à enseigner à l'âge de treize ans à Sagy afin de payer son voyage vers Paris. Mais dès son arrivée dans la capitale, un malfaiteur lui vole son argent et ses vêtements. Il tombe gravement malade, avec de la diarrhée saignante, et reste dix-huit mois dans un hôpital. Ensuite il travaille comme ouvrier agricole dans la Beauce pour pouvoir à nouveau payer ses études. Il s'inscrit au collège Sainte-Barbe, où il entre au service du professeur espagnol Jean Gelida, originaire de Valence, qui enseigne l'Organon d'Aristote selon les méthodes scolastiques les plus traditionnelles. Mais après la publication de son traité De quinque universalibus (1527), Gelida est persuadé par Lefèvre d'Étaples de l'inanité de son enseignement ; il se remet alors totalement en question et reprend ses études . Le collège Sainte-Barbe est alors très fréquenté par des Espagnols et des Portugais ; il est d'ailleurs en partie financé par le roi de Portugal pour la formation de missionnaires envoyés en Amérique et aux Indes. Postel y apprend le latin et le grec, mais aussi l'espagnol et le portugais, et se passionne pour la géographie et les Grandes Découvertes. Ignace de Loyola, à Paris depuis , étudie à Sainte-Barbe à partir de 1529 ; c'est là qu'il rencontre Pierre Favre et François Xavier et que se constitue le groupe qui va fonder la Compagnie de Jésus en . Postel est proche de ces hommes, dont il partage les aspirations mystiques, l'exigence de réforme de l'Église et le goût pour les missions lointaines et l'étude des langues orientales.