Céleste Albaret, née Augustine Célestine Gineste le à Auxillac (Lozère) et morte le à Méré (Yvelines), est la servante dévouée de Marcel Proust. Le 28 mars 1913, Céleste Gineste épouse Odilon Albaret, chauffeur de taxi dont Marcel Proust est un client régulier. En 1914, à 23 ans, par l'entremise de son mari, elle devient la toute jeune servante de l'écrivain. Accompagnant ses horaires étranges, ses lubies vestimentaires, alimentaires et sociales, son épuisement physique, elle lui reste fidèle jusqu'à sa mort, en 1922. Dans l'après-guerre, Proust vit de plus en plus reclus. À sa manière, Céleste participe, en rédigeant sous sa dictée, en rassemblant et vérifiant ses informations, en assurant une part de ses contacts avec le monde extérieur ou en lui inspirant certains traits de caractère, à l'achèvement de son œuvre romanesque. À la mort de Proust, Céleste reprend avec son mari la gestion de l'hôtel d'Alsace et Lorraine, situé 14, rue des Canettes, dans le (devenu aujourd'hui l'Hôtel de La Perle), où elle réunit déjà les dimanches un petit cénacle de fidèles de Marcel Proust. Puis elle est chargée, de 1954 à 1970, de la garde du Belvédère, la maison de Maurice Ravel à Montfort-l'Amaury. Elle y reçoit de nombreuses visites d'amis et d'admirateurs de Marcel Proust. Elle est « redécouverte » au début des années 1950, lorsque l'œuvre de Marcel Proust revient dans la lumière après quelques années de « purgatoire ». Elle commence alors à être interviewée à la radio, puis à la télévision. Son mari Odilon décède en novembre 1960. Les téléspectateurs la découvrent le 11 janvier 1962 à la télévision dans le documentaire Marcel Proust, portrait-souvenir, de Roger Stéphane. Après sa diffusion, le journal Le Monde écrit : « L'intervention la plus émouvante fut celle de Céleste Albaret. Après quarante ans, celle qui servit fidèlement Proust en parlant de lui le pleurait encore comme un être cher disparu la veille ; et c'est sans doute le plus bel hommage qu'on lui ait rendu ».