thumb|250px|Le bedhaya au Festival de l'Imaginaire de 2009
thumb|250px|Le Bedhaya Ketawang de la cour de Surakarta
thumb|250px|Lithographie représentant des danseuses de bedhaya à la cour du sultan de Yogyakarta (1876)
Le bedhaya, qu'on écrit aussi bedhoyo, bedoyo ou beḍaya (le "a" javanais se prononce ici fermé, comme un "å" suédois), est une danse rituelle sacrée des cours royales et princières de Surakarta et Yogyakarta dans le centre de l'île de Java. Avec une autre danse de cour, le serimpi, le bedhaya incarne le caractère alus ("délicat") de l'art de cour. Le bedhaya symbolise en outre le pouvoir du souverain.
Chacune des quatre cours a sa forme suprême de bedhaya. À Surakarta, le kraton (palais royal) a le Bedhaya Ketawang et la "cour mineure", la principauté du Mangkunegaran, le Bedhaya Anglirmendung. A Yogyakarta, le kraton possède le Bedhaya Semang et la cour mineure de la principauté du Pakualaman, le Bedhaya Tejanata.
Au début du , le Semang n'est plus dansé à Yogyakarta. En revanche, le Ketawang est exécuté chaque année, le deuxième jour du mois javanais de Ruwah (mai dans le calendrier grégorien), pour célébrer l'anniversaire de l'ascension sur le trône du Susuhunan (roi) de Surakarta. Neuf femmes de la famille royale l'exécutent devant un public restreint. Être invité à une représentation est évidemment un honneur.
Il semble qu'à l'époque du royaume de Majapahit (XIVe- siècles) il ait existé une danse exécutée par des femmes appelée bedhaya. Certains auteurs estiment que des mouvements de la danse actuelle remonteraient au . La tradition javanaise fait remonter la danse actuelle à l'époque du Sultan Agung de Mataram (règne 1613–1645). Nous n'avons toutefois pas de trace historique de l'art de cour du Sultan Agung. Les premiers écrits sur le bedhaya datent en fait de la fin du .
Il existe différents mythes qui expliquent l'origine du bedhaya. En général, ils racontent l'histoire d'une rencontre entre une divinité de l'hindouisme : Shiva, Brahma, Vishnu, Indra, ou encore le Bouddha), ou enfin la Ratu Kidul, la "reine du Sud", avec un des souverains fondateurs de la dynastie de Mataram, soit le Sultan Agung soit son grand-père, Senapati.