Dans la mythologie grecque, Antigone (en grec ancien ) est la fille d'Œdipe, roi de Thèbes, et de la reine Jocaste. Elle est ainsi la sœur d'Étéocle, de Polynice et d'Ismène. Son oncle Créon, frère de Jocaste, est également le père de son fiancé Hémon. Elle est surtout connue par deux tragédies de l'auteur athénien Sophocle, conservées jusqu'à nos jours : Antigone, où Antigone s'oppose jusqu'à la mort à Créon qui avait interdit d'ensevelir son frère Polynice pour des raisons politiques, et Œdipe à Colone, où elle apparaît principalement en tant que guide de son père Œdipe, aveugle et exilé. Ces deux pièces ont connu une abondante postérité dans les arts pendant et après l'Antiquité, jusqu'à l'époque actuelle. Antigone, et en particulier son combat contre Créon, ont revêtu de nombreuses significations selon les œuvres.
Les œuvres littéraires grecques antiques les plus anciennes à avoir mis en scène le personnage d'Antigone sont les épopées grecques évoquant la dynastie royale mythique de la ville de Thèbes et formant le Cycle thébain. Il est très probable qu'Antigone apparaissait dans l’Œdipodie et la Thébaïde. Malheureusement, ces épopées sont perdues, à l'exception de minces fragments. On sait cependant, grâce à ces fragments et à des résumés postérieurs, que ces épopées présentaient des différences par rapport aux versions du mythe que nous connaissons par les pièces de théâtre et les autres œuvres postérieures. Dans l’Œdipodie, Antigone, tout comme Ismène, Polynice et Étéocle, n'étaient pas les enfants d'une union incestueuse entre Œdipe et sa mère : leur mère était une épouse précédente d'Œdipe nommée Euryganea. On ignore si la Thébaïde mentionnait déjà une rébellion d'Antigone contre Créon.
Dans les œuvres conservées jusqu'à nos jours, Antigone est mentionnée pour la première fois dans la tragédie Les Sept contre Thèbes d'Eschyle représentée au avant J.-C. Elle y est la fille de l'union incestueuse entre Œdipe et sa propre mère Jocaste (qui est donc à la fois la grand-mère et la mère d'Antigone).