L’Hippias majeur (en Ἱππίας μειζών, sous-titré Sur le Beau, genre anatreptique) est un dialogue de Platon, dans lequel Socrate dispute avec le sophiste Hippias d'Élis de la définition du mot grec (kalon), que traduit de manière imprécise le mot français « beau », et qui se dit de . L'œuvre fait partie du genre des dialogues socratiques de Platon, les dialogues de jeunesse du philosophe. La date exacte de sa rédaction reste incertaine. Les deux sous-titres de l’Hippias majeur, Sur le Beau et genre anatreptique, ont été ajoutés, comme tous les sous-titres des dialogues de Platon, par des éditeurs tels que Thrasylle au Ces éditeurs classaient les dialogues en tétralogie : l’Hippias majeur est classé dans la septième tétralogie (dans un système qui en compte 9), avec lHippias mineur, le Ion et le Ménexène. Le premier sous-titre précise le sujet du dialogue, qui est ici le Beau, le second le classe dans un genre philosophique, ici le genre anatreptique, autrement dit réfutatif. L’Hippias majeur Une belle et brillante réponse que voilà, estime Socrate avec son habituelle ironie. Mais ne peut-on dire également d’une lyre, d’un cheval ou même d’une marmite qu’ils sont beaux ? La plus belle des marmites ne soutiendrait évidemment pas la comparaison avec une belle vierge, mais la beauté d’une vierge n’est à son tour rien par rapport à celle des déesses. Hippias ne fait pas de discernement entre l'essence et le phénomène ; il existe une infinité de belles choses autres que les belles vierges. Là n’est de toute façon pas la question : il ne s’agit pas de savoir quelles choses sont belles ou pas, mais de définir le beau en soi, c’est-à-dire ce qui fait que toutes les belles choses sont belles. left|thumb|Masque en or d'Agamemnon. La deuxième réponse formulée par Hippias n’est pas beaucoup plus inspirée : « ce beau sur lequel il t’interroge n’est pas autre chose que l’or. (...) Car nous savons tous que, quand l’or s’y est ajouté, un objet qui paraissait laid auparavant, paraît beau, parce qu’il est orné d’or.