« L'Art pour l'art » est un concept apparu au début du . Il énonce que la valeur intrinsèque de l'art est dépourvue de toute fonction didactique, morale ou utile. Les travaux désignés par cette formule sont dits autotéliques, du grec ancien : « qui s'accomplit par lui-même ». vignette|redresse|Illustration par Édouard Toudouze de l'édition de 1897 du roman Mademoiselle de Maupin de Théophile Gautier, où l'auteur y proclame sa conception de l'art. La théorisation de « l'art pour l'art » est attribuée à Théophile Gautier (1811–1872). Elle apparaît dans la préface de Mademoiselle de Maupin en 1835 : Il est le premier à en faire un slogan mais l'idée le précède : elle apparaît par exemple dans les écrits de Victor Cousin, Benjamin Constant, et Edgar Allan Poe. Ce dernier déclare dans son essai en 1850, que : C'est un crédo bohémien du érigé contre ceux, de John Ruskin aux plus récents partisans du réalisme socialiste, qui pensent que la valeur de l'art est de servir un but moral ou didactique. « L'art pour l'art » affirme que l'art a une valeur comme art, et que le dessein artistique en est sa propre justification. Son application permettrait la neutralité de point de vue, voire la subversion. À la même période, ce slogan est aussi suivi par le mouvement parnassien en réaction au romantisme : il refuse de prendre un quelconque engagement politique ou social et il cherche la perfection artistique à travers le travail. Le slogan apparaît pour la première fois en anglais en 1868, simultanément : dans une critique de Walter Pater sur la poésie de William Morris, publiée dans le ; et dans William Blake de Algernon Charles Swinburne. Il est associé à la littérature anglaise et l'esthétisme alors en rébellion contre la morale victorienne. Une seconde version de la critique de Walter Pater apparaît en 1873 dans un des textes les plus influents de son mouvement : Studies in the History of the Renaissance.