L’école éléatique est une école de pensée philosophique fondée par Xénophane de Colophon à Élée, dans le sud de l'actuelle Italie. Élée était une colonie de Phocée, cité d'Ionie. Les principaux représentants de cette école sont Parménide et Zénon, tous deux d'Élée, et Mélissos. Cette école s'est principalement intéressée à la métaphysique. L'école éléatique est une école présocratique parmi celles qui ont le plus influencé la philosophie occidentale. Leurs idées ont eu une portée considérable par la suite, avec Platon, qui consacra l'un de ses dialogues à l'éléate Parménide (le Parménide), et Aristote, qui développa la notion d'Être dans les livres regroupés en occident au dans la Métaphysique. Les Eléates rejettent la validité épistémologique de l'utilisation des sens dans le cadre de l'expérience. Ce que nous apprennent les sens ne sauraient fonder une vérité. Dans son poème De la nature, Parménide n'oppose pas les sens à la raison, comme le fera Platon ; il oppose l'Être et la doxa (opinion). Il s'agit de considérations relevant de la méthode philosophique : il convient de distinguer la vérité de l'opinion que l'on peut avoir sur un fait. Il est au contraire nécessaire d'imposer des standards de clarté et de nécessité pour découvrir la vérité. Ces philosophes ont ainsi été des précurseurs de la logique. Zénon d'Élée, disciple de Parménide, est considéré comme l'inventeur de la dialectique. Il est l'auteur de célèbres paradoxes (paradoxe de la flèche ; Achille et la tortue ; etc.). Empédocle d'Agrigente, autre disciple, affirme que le monde est soutenu par deux principes opposés, l'amour et la haine. Parménide est connu comme le fondateur de l'ontologie. Il réfléchit en effet à la question de l'Être et à son origine. Il développe une épistémologie en rapport avec le concept de l'Être. Pour lui, deux voies se présentent à celui qui cherche la vérité ; la première est l'affirmation de l'existence de l'Être, voie d'accès à la vérité (l'Être est). En dehors de cette voie, le chemin de l'opinion confuse n'est qu'une non pensée, la doxa ou savoir imparfait.