Un libertin est un adepte de la liberté de pensée, qui se permet de s'écarter des normes culturelles, intellectuelles, morales ou sexuelles de son temps (pouvant donc se rapprocher, suivant les points de vue, de l'hédonisme ou de l'immoralisme). Par extension à partir de la seconde moitié du , ce terme désigne souvent au sens vulgaire de libertin de mœurs celui qui s’adonne aux plaisirs charnels hors des liens du mariage, voire à la sexualité de groupe, à l'encontre des mœurs conventionnelles.
Dans sa version d’origine, un libertin est celui qui remet en cause les dogmes établis, c’est un libre penseur (ou libertin d’esprit) dans la mesure où il est affranchi, en particulier, de la métaphysique et de l’éthique religieuse (exemple : Dom Juan de Molière). Au , le terme désigne donc encore essentiellement des scientifiques et des intellectuels comme Cyrano de Bergerac.
Le terme « libertin » apparait pour la première fois dans De l’institution du prince de Guillaume Budé (1547). C’est Jean Calvin qui a popularisé ce terme avec son pamphlet, Contre la secte phantastique et furieuse des libertins qui se nomment spirituelz (1545), au point qu’il passe pour en être l’inventeur.
Au en Italie, le libertinage est un courant de pensée relisant les théories du philosophe grec Épicure né avec Cardano, Paracelse, Machiavel, avant d’être continué au siècle suivant par Gassendi.
Affirmant l’autonomie morale de l’homme face à l’autorité religieuse (aspect surtout spéculatif de la liberté d’esprit), il débouche au sur la forme moderne de l’esprit critique : appliqué à la réalité, expérimental. Critique envers le dogmatisme, le libertinage refuse la notion de système philosophique ; il se constitue davantage sur une pluralité d'essais philosophiques portant sur divers thèmes, convergeant dans une même critique de la religion et du dogme.
Matérialistes, les libertins considèrent que tout dans l’univers relève de la matière, laquelle impose, seule, ses lois. Ils estiment donc que la compréhension du monde relève de la seule raison, reniant, pour beaucoup, la notion de Créateur.