La Matica srpska (en serbe cyrillique : Матица српска) est l'institution scientifique et culturelle la plus ancienne du peuple serbe. Elle a été fondée en 1826 à Pest et transférée en 1864 à Novi Sad, la ville la plus importante de la région de Voïvodine, qui faisait alors partie de l'empire d'Autriche. Elle est aujourd'hui située dans la province autonome de Voïvodine en Serbie. En raison de sa valeur patrimoniale, culturelle et architecturale, le bâtiment qui accueille l'institution est inscrit sur la liste des monuments culturels protégés de la République de Serbie (identifiant n° SK 1166).
Le terme matica dérive du mot serbe mati, qui signifie la « mère », et l'expression « Matica srpska » renvoie à l'idée d'une maison maternelle de tous les Serbes. Il existe des institutions équivalentes dans d'autres pays slaves, comme la Matica hrvatska en Croatie, la Slovenska matica en Slovénie ou encore la Matica slovenská en Slovaquie. Ces institutions ont comme but de préserver et de favoriser la culture et la science dans leurs pays respectifs. La Matica srpska, quant à elle, fut créée pour défendre l'identité nationale du peuple serbe au sein de la monarchie austro-hongroise.
vignette|upright=0.7|Portrait de Sava Tekelija par Jovan Popović, Galerie de la Matica srpska
La Matica srpska a été fondée en 1826 à Pest, à l'époque où cette ville faisait partie du royaume de Hongrie intégré à l'empire d'Autriche. Sa création correspond également à l'époque où la Serbie, de son côté, s'émancipait progressivement de plusieurs siècles de domination ottomane. L'objectif de la Matica était double : intégrer le peuple serbe dans les courants européens modernes et préserver en même temps son identité culturelle. La première réalisation de l'institution fut d'assurer la publication de la Chronique de la Matica srpska (Letopis Matice srpske), une revue qui avait paru pour la première fois en 1824. Par la suite, elle publia d'autres ouvrages à vocation éducative appelés les « Livres pour le peuple » (en serbe : Књиге за народ et Knjige za narod).