« Onto-théologie » est un terme créé par Kant (Critique de la raison pure, A632/B660) pour désigner cette partie de la métaphysique qui lie la théologie à la définition de ce qui existe indépendamment de toute expérience. Alors que pour lui, ce terme désigne une forme spéculative qui vise à déduire l'existence de Dieu de son concept, il devient chez Martin Heidegger, loi interne et historiale de l'être, et ceci depuis l'origine de la métaphysique. L'onto-théologie devient ainsi caractéristique du nihilisme métaphysique, c'est-à-dire de l'oubli de l'être, selon Heidegger. Au Moyen-âge, pour Duns Scot, la métaphysique est présentée comme une science qui a pour objet commun l'étant et pour objet éminent Dieu. Mais l'onto-théologie est surtout connue aujourd'hui comme un concept d'histoire de la philosophie réinterprété en 1957 par Martin Heidegger dans la deuxième partie d'Identität und Differenz. Cette notion a particulièrement été étudiée par des historiens de la philosophie tels que Pierre Aubenque, Jean-François Courtine ou encore Jean-Luc Marion. En 1957, Heidegger prononce une conférence intitulée Constitution onto-théologique de la métaphysique dans laquelle (c'est-à-dire Dieu, la cause première ou la causa sui, constituant l'étant suprême), même dans le cas où elle tourne formellement le dos à la théologie. Heidegger parle à propos de cette structure onto-théologique d'un trait « destinal » de toute pensée métaphysique. L'orthographe de cette expression est variable. Certains auteurs l'écrivent en un seul mot tandis que d'autres préfèrent employer des traits d'union ("onto-théologie" ou encore "onto-théo-logie"). Kant définit l’onto-théologie comme cette théologie rationnelle transcendantale qui croit connaître l’existence de l’être originaire par simples concepts, sans recours à l’expérience. L'onto-théologie hégélienne prétend détenir la finalité du progrès scientifico-technique qui ne s'était pas encore autonomisé, ni accéléré.