Arnobe (en latin: Arnobius), dit lAncien, est un écrivain d'origine berbère, qui enseigna la rhétorique à Civitas Popthensis en Numidie (Afrique du Nord), à l'époque chrétienne. Arnobe est probablement né vers l’an 240, étant donné que son disciple Lactance, un peu plus jeune que lui, est né vers 250. D'origine berbère, on ne sait s’il est né à Sicca Veneria (Le Kef) où il enseignait la rhétorique ; il semblerait qu’il soit plutôt originaire de Civitas Popthensis (Henchir Kssiba, commune d’Ouled Moumen, wilaya de Souk Ahras) où l’on a retrouvé deux inscriptions où figure le nom d’Arnobius. D’après Jérôme de Stridon, Arnobe combattit longuement la foi chrétienne avant sa conversion, mais il est peu probable qu’il se soit comporté comme saint Paul avant de prendre le chemin de Damas : pour un chrétien, un rhéteur était souvent considéré comme un adversaire naturel à cause de la profession même qu’il exerçait car l’étude des auteurs classiques, inséparable de la mythologie, paraissait incompatible avec la foi chrétienne. Jérôme rapporte dans ses Hommes illustres qu’Arnobe vint à la foi de façon décisive et soudaine par des songes. Ce témoignage reste fort plausible, compte tenu des idées qui avaient cours en ce temps-là. Les songes étaient en effet considérés comme autant de signes divins qui durent faire impression sur l’évêque de Sicca ; cependant il éprouvait encore quelque réticence à admettre Arnobe au catéchuménat. Arnobe prit alors l’engagement d’écrire un ouvrage contre les païens (Adversus nationes) pour réfuter ses anciennes croyances, persuadé que ce serait le meilleur gage de sa piété : à défaut des connaissances chrétiennes qu’il ne possédait pas encore, il mettrait ses talents de rhéteur au service de sa foi nouvelle. Après sa conversion, intervenue probablement en 295 ou 296, Arnobe commença son traité vers 297 ; il était en train d’y travailler lorsque survint la persécution de 303.