La République russe (en Российская республика ; ) est le nom porté par la Russie, entre la chute de l'Empire russe et la proclamation de la république socialiste fédérative soviétique de Russie, c'est-à-dire entre le et le . Cette entité éphémère est dirigée par un gouvernement provisoire installé à Pétrograd depuis l'abdication de Nicolas le , et dirigé successivement par le prince Gueorgui Lvov puis par Aleksandr Kerenski. Cette république, unitaire, est renversée par la révolution d'Octobre, qui instaura la république socialiste fédérative soviétique de Russie. Au début de l'année 1917, éclata la révolution de Février en réaction aux sacrifices demandés à la population et à l'armée de la Russie dans la Première Guerre mondiale. Elle aboutit à l'abdication de l'empereur Nicolas II. Un gouvernement provisoire dirigea alors l'Empire, mais son autorité commença rapidement à s'affaiblir alors que deux institutions rivales entraient en compétition pour le pouvoir : la Douma d'État et le soviet de Petrograd. Soucieux de respecter les engagements avec ses alliés durant le conflit mondial, le gouvernement se refusa à négocier une paix séparée avec l'Allemagne, exaspérant la population et affaiblissant encore sa popularité. L'échec de l'offensive Kerenski en juillet propulsa sur le devant de la scène le général Lavr Kornilov, qui devint généralissime de l'armée et proposa un ensemble de réformes politiques et militaires, connu sous le nom de « programme Kornilov », qui visait à sortir le pays de la crise. Mais une nouvelle défaite militaire russe dans les pays baltes, qui aboutit à la chute de Riga, mit à mal l'influence de Kornilov qui apprit par l'intermédiaire de Boris Savinkov qu'une insurrection bolcheviste était prévue à Petrograd à la fin du mois d'. L'affaire Kornilov éclata lorsque le généralissime chargea Krymov, commandant du de cavalerie, de réprimer le soulèvement et d'en finir du même coup avec les soviets. Il exigea également le retrait des ministres « incapables » et se mit ainsi en porte à faux vis-à-vis du ministre-président Kerenski.