La loi de Meyer-Overton, nommée d'après les travaux de ces deux scientifiques (Charles Ernest Overton et Hans Horst Meyer) du début du , dispose que l'efficacité anesthésiante d'une molécule est directement proportionnelle à son coefficient de solubilité dans l'huile d'olive.
L'efficacité anesthésiante est une simple fonction de l'hydrophobie de la molécule. Deux molécules ayant la même hydrophobie, mesurée par la même méthode, dans le cas présent le coefficient de partition eau:huile d'olive, auront la même efficacité anesthésiante. Les sites d'action des anesthésiques généraux est donc une entité hydrophobe non structurée : la bicouche lipidique. Les agents anesthésiants, en se liant à la bicouche lipidique cellulaire, modifient, selon cette théorie, certaines propriétés de celle-ci, telle que sa fluidité, et, par un mécanisme secondaire non abordé par cette loi, modifient les phénomènes de conductions ioniques dont l'aboutissement est l'état d'anesthésie.
Il n'est donc pas besoin de faire appel à des récepteurs protéiques aux anesthésiques généraux.
Plusieurs éléments expérimentaux suggèrent que cette loi n'est pas complète. Les éléments de recherche les plus récents identifient des cibles protéiques aux agents anesthésiques.
Les alcools sont des composés dont l'hydrophobie peut être aisément augmentée par l'ajout d'atomes de carbone. Il est observé que l'efficacité anesthésique de la série d'alcools augmente avec le nombre d'atomes de carbone, en accord avec la loi. Toutefois, lorsque le nombre d'atome de carbone passe de 11 à 12, l'efficacité anesthésiante diminue brutalement, en contradiction avec la théorie.
Deux molécules énantiomères possèdent les mêmes propriétés chimiques et physiques. Leur hydrophobie est donc la même, mais leur structures tridimensionnelles sont différentes. La loi de Meyer-Overton prédit que deux composés devront avoir la même efficacité anesthésiante. L'expérience montre qu'il existe des composés dont l'énantiomère a un effet anesthésiant différent.