La philosophie de Friedrich Nietzsche est essentiellement une critique de la culture occidentale moderne et de l'ensemble de ses valeurs morales (issues de l'interprétation chrétienne du monde), politiques (la démocratie, l'égalitarisme), philosophiques (le platonisme et toutes les formes de dualisme métaphysique) et religieuses (le christianisme). Cette critique procède d'un projet de dévaluer ces valeurs et d'en instituer de nouvelles dépassant le ressentiment et la volonté de néant qui ont dominé l'histoire de l'Europe sous l'influence du christianisme ; ceci notamment par l'affirmation d'un éternel retour du même et par le dépassement de l'humanité et l'avènement du surhumain. L'exposé de ses idées prend dans l'ensemble une forme aphoristique ou poétique. Peu reconnu de son vivant, son influence a été et demeure centrale sur la littérature et la philosophie contemporaine de tendance continentale, notamment l'existentialisme et la philosophie postmoderne ; mais Nietzsche a également suscité durant les années 2010 l'intérêt de philosophes analytiques, ou de langue anglaise, qui en soutiennent une lecture naturaliste remettant en cause une appropriation par la philosophie continentale jugée problématique. Friedrich Nietzsche redresse|vignette|L'université de Bâle, où Friedrich Nietzsche devient professeur de philologie grecque en 1869. Né en 1844, Nietzsche devient professeur de philologie grecque à l'université de Bâle à l'âge de . Il obtient un congé en 1876 pour raisons de santé (il démissionnera trois ans plus tard). Les dix années suivantes, il publie à un rythme rapide ses œuvres majeures. En 1889, il sombre progressivement dans la démence et passe les dix dernières années de sa vie dans un état mental quasi végétatif. La pensée de Nietzsche présente deux aspects majeurs : c’est une enquête naturaliste sur l’ensemble des valeurs humaines (morales, intellectuelles, religieuses, esthétiques) que Nietzsche explique en termes d'instincts, d'affects et de pulsions (en allemand : Trieb) ; c'est également une critique de ces mêmes valeurs, une tentative pour les réévaluer.