Le mouvement Provo est un groupe contestataire et libertaire ayant « animé » la vie politico-sociale des Pays-Bas dans les années 1965-1970 : se réclamant écologique, antimonarchiste et anti-impérialiste. Cycle provocation-répression-mobilisation Pour l'historien Patrick Rotman : . Le nom du mouvement est issu d'un renversement de sens : l'universitaire hollandais , dans sa thèse Achtergronden bij nozemgedrag en 1965, pour parler des jeunes marginaux néerlandais, avait proposé le terme provo (le mot le plus employé par la population étant nozem). Le mouvement se réclame de l'anarchisme et du mouvement CoBrA, par l'intermédiaire du peintre Constant Nieuwenhuijs. Loin du schéma de la lutte des classes, selon Provo, un premier groupe est formé du peuple-consommateur, et un deuxième porte en lui les germes de la révolte: le provotariat, étudiants, artistes, beatniks, marginaux. Le mouvement recours à l'image et aux médias, selon l'adage : « Provo est une image » et la méthode du Cycle provocation-répression-mobilisation. Provoquer et mystifier n'ont qu'un seul but : éveiller la conscience des gens. Les graffitis, les tracts, les happenings sont les moyens privilégiés pour diffuser les idées. Les Pays-Bas sont en pleine mutation dans les années 1963-65 : comme d'autres pays ils connaissent une croissance économique sans précédent, les jeunes issus du baby-boom arrivent à l'âge adulte. Depuis 1963 les jeunes ont accès à la pilule contraceptive et les mouvements militants et contre-culturels sont nombreux. Provo, en mars 1965 à Amsterdam, refuse l'organisation pyramidale et se constitue en réseau informel anti-autoritaire. Au départ, pas plus d'une dizaine de jeunes, étudiants et travailleurs, dont , un militant antifasciste et antistalinien, Rudolf de Jong, un anarchiste déjà connu aux Pays-Bas, Marteen Lindt, âgé d’à peine 18 ans et futur théoricien du New Amsterdam, Hans Tuynman, un beatnik qui a visité l’Europe en stop, et d’autres.