Le doge de Venise (en vénitien Doxe de Venexia [ˈdɔze de veˈnɛsja], en italien Doge di Venezia [ˈdɔːdʒe di veˈnɛttsja], dérivant tous les deux du latin dūx, ) était le magistrat en chef et le dirigeant de la république de Venise entre 726 et 1797. Les doges étaient élus à vie par l'aristocratie de la cité-État. Il incarne de manière symbolique le bon fonctionnement de l'État. Il était appelé (Monsignor el Doxe), Prince sérénissime (Serenissimo Principe) ou (Sua Serenità). vignette|Le Palais des doges à Venise. Jusqu'au le doge est désigné par l'assemblée du peuple, l'arengo. Le texte de la promissio ducalis est fixé en 1172. Il établit le mode d'élection du doge qui impose une majorité de voix dans un collège restreint de 40 (puis 41) électeurs. Celle-ci fait ensuite l'objet de remaniements : en 1192, lors de l'élection d'Enrico Dandolo ; puis en 1229, pour l'élection de Jacopo Tiepolo où, à partir de cette dernière date, l'élection dogale est soumise à l'examen du Conseil des Cinq correcteurs. Puis une nouvelle réforme est mise en place en 1268, pour l'élection de Lorenzo Tiepolo. Celle-ci, d'une complexité sans égal, restera quasiment inchangée jusqu'à la fin de la République. Ainsi, les patriciens du Grand Conseil sont les premiers à entrer en lice, pourvu qu'ils aient plus de trente ans. Ils défilent devant le « ballotino », un enfant âgé de dix ans environ, qui leur remet à chacun une boule, retirée d'une urne. Trente boules sont en or, les autres sont de banales billes de cuivre. Sitôt qu'un candidat électeur se trouve pourvu d'une boule d'or, les huissiers crient son nom, invitant de la sorte tous les membres de sa famille à quitter la Salle, car, durant le scrutin, aucun lien de parenté ne peut exister entre deux membres désignés. Un nouveau tirage au sort réduit alors le nombre d'électeurs à neuf, lesquels, à leur tour, proposent 40 autres noms. Le vote, cette fois, a lieu par bulletin. Pour être confirmé, chacun des quarante élus doit obtenir 7 des 9 voix.
Maud Ehrmann, Giovanni Colavizza