Le Parti rouge (aussi appelé le « parti démocratique ») fut formé au Bas-Canada, aujourd'hui le Québec, autour de 1848, par des radicaux inspirés par les idées de Louis-Joseph Papineau, de l'Institut canadien de Montréal et du mouvement réformiste mené par le Parti canadien des années 1830. Il s'opposait au Parti bleu. Le parti était le successeur du Parti canadien. Les rouges réformistes rejetaient la notion que l'Acte d'Union de 1840 avait réellement accordé le gouvernement responsable au Canada. Ils prônaient d'importantes réformes démocratiques, la République et la laïcité. Ils étaient perçus comme anticléricaux et radicaux par leurs adversaires politiques. Certains de ses membres désiraient l'abolition du système seigneurial, bien que Papineau, lui-même seigneur, eut été plus favorable à sa réforme qu'à son abolition. Les rouges s'opposaient à l'union du Haut-Canada et du Bas-Canada dans la Province du Canada, et en réclamaient la fin. Lorsque les négociations pour la confédération canadienne commencèrent, ses membres soit s'opposent, soit sont en faveur d'une fédération décentralisée. Ils s'opposaient également aux politiques ultramontaines du clergé catholique du Québec et au Parti bleu. En 1858, les élus rouges s'allient avec les Clear Grits à la législature de la Province du Canada. Le résultat fut le gouvernement le plus éphémère de l'histoire du Canada : il fut renversé après moins d'une journée. Peu après, la faillite de la plupart des actions politiques du parti causent son effondrement, et ses membres plus modérés forment ce qui deviendrait le Parti libéral du Canada. Le Parti québécois s'est revendiqué de l'héritage du Parti rouge par son refus de la confédération canadienne. Cette dernière affirmation peut soulever un intéressant paradoxe. Le pays français conquis en 1759-1760 par la Grande-Bretagne s'appelait bien le "Canada", et ses habitants francophones de la vallée du Saint-Laurent s'identifiaient comme "canadiens", ceci depuis les environs de 1650. Plusieurs écrits, dont des poèmes, l'attestent sans l'ombre d'un doute.