Dominique Dubarle ( à Biviers - à Paris) est un religieux et philosophe français. Dominicain, professeur au Saulchoir, il a été expert au concile Vatican II et doyen de la faculté de philosophie de l'Institut catholique de Paris de 1967 à 1973. Il est le fils du capitaine André Dubarle. Lycéen au Collège Stanislas, sa vocation fut influencée par l'enseignement religieux de l'aumônier de l'établissement, l'abbé Beaussart (futur évêque auxiliaire de Paris) ainsi que par son amitié avec son condisciple Jean Riondet (1907-1929), décédé avant d'avoir pu entrer dans l'ordre des Dominicains. Le père Dubarle collabora avec Louis Leprince-Ringuet à résoudre des problèmes de physique nucléaire. Il contribua à faire connaître la cybernétique en France dès 1948 et écrivit un essai sur Norbert Wiener. Son enthousiasme pour la cybernétique le conduit même à un utopisme technologique dont il tire les conséquences politiques. Ainsi, il écrit dans un article du Monde daté du 28 décembre 1948 : "l'une des perspectives les plus fascinantes ainsi ouvertes est celle de la conduite rationnelle des processus humains, de ceux en particulier qui intéressent les collectivités" . Le prêtre dominicain se plaît même à "concevoir un appareillage d'Etat couvrant tout le système de décisions politiques, soit dans un régime de pluralités d'Etats se distribuant la Terre, soit dans le régime, apparemment beaucoup plus simple, d'un gouvernement unique de la planète" . En résumé, Dominique Dubarle, à la suite de Norbert Wiener, se prend à "rêver à un temps où une machine à gouverner viendrait suppléer - pour le bien ou pour le mal, qui sait ? - l'insuffisance aujourd'hui patente des têtes et des appareils coutumiers de la politique". Ces thèses, relatées par le spécialiste des théories de la communication Philippe Breton, souligne les dérives possibles d'un rationalisme platonisant selon lequel la politique serait un sujet trop sérieux pour être laissé aux hommes, incapables de s'élever au dessus de la matière.