Le karaïsme (en hébreu : קראות qaraout ; peut aussi s'écrire caraïsme, qaraïsme ou charaïsme) est un courant du judaïsme scripturaliste, car fondé sur la seule Miqra, c'est-à-dire la Bible hébraïque et le refus de la Loi orale. Il est donc en opposition au judaïsme rabbinique. Ses adhérents sont appelés les juifs karaïtes (hébreu : בני המקרא bnei haMiqra, « fils de la Miqra ») et forment une communauté ethnique et religieuse.
Les premières mentions des karaïtes remontent au et font référence au mouvement fondé en Babylonie par Anan ben David un siècle plus tôt, bien que des mouvements karaïtes moins importants aient pu le précéder. Le karaïsme connaît un âge d'or du au et aurait, selon certaines sources, été adopté par 40 % de la population juive mondiale, aussi bien en Europe que dans le monde arabe. Son influence décline ensuite progressivement mais des communautés se maintiennent au Caire, en Crimée, en Lituanie et ailleurs.
Aujourd’hui il y a 30.000 karaïtes dans le monde et environ 20.000 à 25.000 en Israël.
Les samaritains (le samaritanisme est apparenté au judaïsme), qui se réclament des Samaritains du Ier siècle, refusent quant à eux la centralité de Jérusalem. Ils ne sont plus que quelques centaines.vignette|upright=1.5|Synagogue karaïte à Jérusalem
À la base du karaïsme se trouve l'adhésion à la seule loi religieuse écrite (Bible hébraïque), et non à la tradition orale héritée. Les karaïtes ne rejettent pas tant les Talmuds (corpus consignant la tradition orale juive) et les rabbins que la nature supposée révélée par Dieu du Talmud et le monopole des rabbins en matière de halakha et d'exégèse des textes saints.
La version de la loi religieuse écrite reconnue par les karaïtes est strictement identique à celle des rabbanites : c'est le tanakh hébraïque tel que fixé par les massorètes. Selon le site internet de l'association des karaïtes américains (Karaite Jews of America), « les karaïtes, comme tous les Juifs, reconnaissent tout le Tanakh, la Bible hébraïque, c’est-à-dire non seulement le Houmach ou Pentateuque, mais aussi, les Livres des Prophètes (Nevi'im), et les Livres hagiographes (Ketouvim) ».