Uriel da Costa, également connu sous son nom chrétien Gabriel da Costa (en latin : Urielis Acosta), est un philosophe portugais du (Porto, vers 1585 - Amsterdam, ). D’ascendance marrane, il émigre à Amsterdam aux Provinces-Unies pour s’y convertir au judaïsme qu’il se figure être conforme à sa lecture littérale de la Bible. Il y découvre cependant que le judaïsme regorge de croyances issues de la tradition orale, qu’il juge également contraires à son entendement. Il passera sa vie à combattre ce qu’il considère comme l’irrationalité des doctrines juives et chrétiennes, théorisant dans ses derniers écrits une religion de la raison. Marginalisé par ces deux sociétés en raison de ces idées, il se suicide par balle. Par son histoire personnelle et par ses croyances rationalistes, il préfigure Baruch Spinoza. Il fournit par ailleurs l’inspiration pour plusieurs classiques du théâtre yiddish où il apparaît comme une figure tragique, victime de l’intolérance des milieux juifs orthodoxes. Gabriel da Costa Fiuza, natif de Porto au Portugal, est le fils d'un fervent chrétien, Bento da Costa, et d'une marrane pratiquant secrètement le judaïsme. Lui-même reçoit une éducation chrétienne et étudie le droit canon à l’université de Coimbre, avant de devenir trésorier d’une église collégiale. À et peu avant la mort de son père, selon son propre récit, des doutes relatifs à l’immortalité de l’âme commencent à l’habiter. Ses réflexions l’amènent à lire la Torah et à s’auto-convertir à ce qu’il se figure être le judaïsme (son adhésion au judaïsme fait l’objet d’une réévaluation des historiens qui jugent plus probable qu’il ait été un réformateur chrétien avant de se tourner plus tard vers le judaïsme). En raison des persécutions espagnoles et portugaises contre les Juifs, il doit alors quitter son pays avec sa mère et ses frères. La famille séjourne au Brésil puis arrive vers 1612 à Amsterdam, rare endroit où les Juifs peuvent librement exercer leur culte à cette époque. Lors de sa conversion officieuse, il prend le nom d’« Uriel ».