La trompe hydraulique est une installation utilisant une chute d'eau pour souffler de l'air, en l'aspirant dans un tube par effet Venturi puis en le comprimant, du fait de la hauteur de chute. Apparue vers le milieu du en Italie, cette installation a été fréquemment utilisée jusqu'à la fin du , principalement dans la production de fer, pour ventiler l'air dans les fours. Devenue indissociable de la forge catalane, son usage disparaît progressivement au début du , en même temps que les bas fourneaux et les procédés d'acier naturel. En 1878, Joseph Palmer Frizell brevette et expérimente une version modernisée de la trompe, consistant à noyer profondément l'enceinte dans laquelle l'air se sépare de l'eau. Cette modification permet l'obtention d'un air à plus haute pression et améliore significativement le rendement énergétique. Une vingtaine d'années après ce brevet, Charles Havelock Taylor redécouvre l'idée et construit ses premières trompes industrielles selon ce principe. Quelques pompes sont mises en service au début du , avec des puissances atteignant parfois quelques mégawatts. Progressivement abandonnées pour diverses raisons, les trompes de Frizell-Taylor restent une technologie valable et sont régulièrement étudiées. En effet, elles peuvent valoriser l'énergie hydraulique de faibles hauteurs de chute avec un investissement faible, tout en garantissant un rendement supérieur à 70 %. Des recherches modernes ont identifié des inventions de la fin de l'Antiquité tardive qui préfigurent la trompe. Au est utilisé dans l'Empire sassanide le « soufflet à eau » : un tube de bambou amène de l'eau et de l’air dans une outre. Une des pattes de la peau, en partie basse, évacue l'eau, tandis que l'air sort d'une autre située plus haut. Une version dérivée est évoquée dans le Mundus subterraneus et le Musurgia universalis écrits par Athanasius Kircher à partir de 1545. Mais si la ressemblance entre ces deux dispositifs est frappante, l'utilisation comme la filiation technique sont bien moins évidentes.