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La polytonalité est un procédé compositionnel apparu à la fin du supposant la simultanéité à l’audition de deux ou plusieurs éléments musicaux appartenant chacun à une tonalité différente ou du moins se rapportant à ce concept dans un sens assez large : diatonies ou échelles modales plus ou moins défectives, accords parfaits ou classés. Les compositeurs usant de ce procédé ne l’ayant pas fait pour renouveler le système tonal classique mais pour développer les recherches contrapuntiques et harmoniques propres au premier , le terme « polypolarité » semblerait donc parfois plus approprié pour définir la démarche propre aux auteurs dits « polytonaux ». La polytonalité peut logiquement s’exprimer harmoniquement – ce que l’on nomme « polyharmonie » – et contrapuntiquement – ce que l’on nomme « polydiatonie » ou « polymodalité » selon les cas – ces deux formes très différentes dans leurs réalisations pouvant fusionner. De nombreux paramètres entrent en jeu pour permettre la perception d’une polytonalité que l’on qualifierait d’authentique : temporalité, choix des combinaisons, spatialisation, orchestration, rythme Toutefois, la polytonalité ne se définit pas nécessairement par la présentation dissociante de différentes composantes tonales – au sens large : elle peut également être un concept structural non réellement perçu à l’audition. Contrairement à ce qui est parfois affirmé, la musique polyphonique du Moyen Âge et de la Renaissance ne préfigure pas l'écriture polytonale telle qu'on la rencontrera au . Il existe toutefois de rares exemples musicaux dont l’organisation s’écarte partiellement ou totalement de celle qui est naturelle par rapport à son époque : Der Judentanz (1544) de Hans Neusiedler est à ce titre un cas exceptionnel, du moins de prime abord car son interprétation bitonale est soumise à controverse. Battalia (1673) de Heinrich Biber présente une structure polydiatonique remarquable, sous couvert de l’humour. On observe une première manifestation avérée de polyharmonie structurale générant un sentiment atonal dans Ein Musikaler Spass (1787) de W.