Noëlla Rouget, née à Saumur le et morte à Genève le , est une résistante française, déportée à Ravensbrück. Elle témoigna de son expérience à partir des années 1980, en particulier dans les écoles et les paroisses, en Suisse, en Haute-Savoie et dans l'Ain. Noëlla Rouget est née Peaudeau, à Saumur le , de Clément Peaudeau et Marie, née Bossard. Son père est fonctionnaire aux chemins de fer et elle a un frère de six ans son aîné, Georges Peaudeau. La famille est catholique pratiquante, Georges est prêtre et enseignant. Elle accomplit sa scolarité au pensionnat Saint-Laud d’Angers. Elle fait du scoutisme au sein des Guides de France, et devient cheftaine. Elle souhaite poursuivre des études en lettres, la guerre l'en empêche. vignette|Noëlla Peaudeau, en uniforme de guide, en 1934. Lorsque la France est envahie en 1940, Noëlla Rouget est institutrice au même pensionnat Saint-Laud. Le , elle n’entend pas l’appel du général de Gaulle, mais en a assez vite connaissance lorsqu’elle reçoit, au hasard d’une promenade, un tract qui le reproduit. Elle ne supporte pas l’ordre nouveau qui s’installe à Angers, occupée par les Allemands depuis le 19 juin 1940, et elle demande ce qu'elle peut faire au jeune homme qui lui donne ce tract, face à cette Occupation. « M’aider », lui répond le jeune étudiant. Noëlla Rouget se met donc à distribuer des tracts à son tour, puis à les dactylographier et à les reproduire, à distribuer aussi des journaux clandestins ; toujours à l’insu de ses parents. Elle devient ensuite agent de liaison, transportant valises ou autres serviettes dont elle ignore le contenu. Elle apprit plus tard, en prison, que l’une de ces valises, au moins, contenait des armes. Son premier contact, unique au départ, a pour surnom Marcel, en réalité René Brossard, qui mourut sous la torture le . En fait, Noëlla est entrée dans le réseau Honneur et Patrie, d’obédience gaulliste, constitué au début de 1941 autour de Victor Chatenay, réseau très actif à Angers, où il a compté quelque , dont 25 % de femmes.