L'autostabilisation, ou auto-stabilisation, est la propriété d'un système réparti, composé de plusieurs machines capables de communiquer entre elles, qui consiste, lorsque le système est mal initialisé ou perturbé, à retourner automatiquement à un fonctionnement correct en un nombre fini d'étapes de calcul. Elle a été définie par Edsger Dijkstra en 1974. Essentiellement analysée en informatique théorique, l'autostabilisation vise des applications dans les domaines où l'intervention d'un humain pour rétablir le système après une défaillance est impossible ou dans lesquels il est préférable de s'en passer : les réseaux informatiques, les réseaux de capteurs et les systèmes critiques, tels que les satellites.
Un réseau de capteurs sans fil est un ensemble de petites machines autonomes, les capteurs. Chaque capteur possède un microprocesseur, une petite quantité de mémoire vive, une batterie, un émetteur-récepteur de radio et un ou plusieurs instruments de mesure : thermomètre, hygromètre, etc. Le but d'un tel réseau est de rassembler automatiquement les mesures effectuées par les capteurs individuels pour en déduire un résultat global. Parmi les applications, les réseaux de capteurs peuvent être déployés dans une forêt pour avertir en cas d'incendie, dans une zone de conflit pour détecter la présence d'ennemis, ou dans un biotope afin d'observer des animaux sans les perturber. Les capteurs étant limités à des processeurs rudimentaires, leur puissance de calcul est limitée. De plus, leurs batteries sont réduites et la consommation en énergie augmente avec la portée des transmissions radio, ce qui limite la distance de leurs communications. En effet, comme les capteurs sont surtout utilisés dans les endroits difficiles d'accès, il n'est généralement pas prévu d'intervenir sur eux pour remplacer la batterie. En général, l'information en provenance des capteurs est récupérée par une station de base (schéma ci-contre) qui possède une plus grande puissance de calcul et de transmission.