Caligula est une pièce de théâtre en 4 actes écrite par Albert Camus, entamée en 1938 (le premier manuscrit date de 1939), et publiée pour la première fois en mai 1944 aux éditions Gallimard. La pièce fera par la suite l'objet de nombreuses retouches. Elle fait partie, avec l'Étranger (roman, 1942), le Mythe de Sisyphe (essai, 1942) et Le Malentendu de ce que l'auteur a appelé le « cycle de l'absurde ». Certains critiques perçurent la pièce comme existentialiste, courant philosophique auquel Camus se défendit cependant toujours d'appartenir. Elle met en scène Caligula, empereur romain tyrannique qui agit avec démesure, en quête d'impossible. Caligula Dans le livre IV de son ouvrage Vie des douze Césars, l'historien latin Suétone retrace la vie et les années de règne de Caius César, surnommé « Caligula » à cause d'une plaisanterie militaire. Il est le fils de Germanicus et d'Agrippine l'Aînée, arrière-petit-fils de l'empereur Auguste et petit-neveu de l'empereur Tibère, à qui il succède, peut-être après avoir participé à son assassinat. Une fois empereur, il semble que Caligula a été dans un premier temps aimé de son peuple, avant de devenir tyrannique et lunatique, et d'être assassiné au bout de trois ans, dix mois et huit jours. Suétone écrit : « On pourrait avec raison imputer à une maladie mentale les vices les plus opposés du caractère de Caligula » mais cette version de l'« empereur fou » semble être infirmée par plusieurs auteurs modernes qui évoquent un empoisonnement possible, peut-être par Locuste car de nombreux poisons avaient pour premier effet des troubles similaires à une maladie mentale. La première ébauche de Caligula date de 1938, à la suite de la lecture de l'ouvrage de Suétone par Camus. Ce dernier s'inspire de la biographie de l'empereur Caligula, et construit sa pièce à partir de faits historiques évoqués par Suétone : Caligula fuyant Rome après la mort de sa sœur et amante Drusilla (acte I, scène 1), Caligula faisant la cour à la lune (acte I, scène 4), Caligula se déguisant en Vénus (acte III, scène 1), Caligula ignorant les complots dont il fait l'objet (acte III, scène 6) ou encore Caligula agonisant, criant qu'il vit encore (acte IV, scène 14).