Tatoï (Τατόι, Tatói) est un domaine de trois-mille hectares, appartenant à l'État grec, qui abrite les palais d'été et la nécropole de la famille royale de Grèce. Il est situé à quinze kilomètres au nord d'Athènes, dans une zone très boisée sur la face sud-est du mont Parnès. Le domaine de Tatoï est acheté par Georges I de Grèce en au phanariote Skarlatos Soutsos. Il n'y a alors qu'une petite maison de cinq pièces, un moulin et quelques masures. Un premier bâtiment est construit entre 1872 et 1874 par Ernst Ziller pour loger les invités de la famille royale. En 1880, un architecte grec, Savvas Boukis, est envoyé à Saint-Pétersbourg copier un des pavillons du complexe du palais de Peterhof. Ces plans servent de base à la construction de la résidence royale. Les travaux se déroulèrent de 1884 à 1886 et l'aménagement intérieur s'étend jusqu'en 1889. Alors seulement, le souverain et sa famille peuvent s'y installer. Tatoï tire son nom du village albanais qui se trouvait là. L'idée du roi est alors de créer une exploitation agricole prouvant qu'avec une bonne gestion de l'eau et des techniques modernes, il est possible de rendre fertile n'importe quel endroit de Grèce. Il y réussit et son domaine produit des fruits et du vin réputé. gauche|vignette|Le palais de Tatoï sur une carte postale de 1915. Le palais sert surtout de résidence d'été des années 1890 à 1948. Le souverain y reçoit ses hôtes étrangers et les membres du gouvernement. Nationalisé après la chute de la monarchie en 1923, il est rendu à la famille royale en 1936 qui l'utilise jusqu'au , quand la résidence est abandonnée en hâte par la famille royale qui fuit le pays après le contre-coup d'État manqué de Constantin II contre la dictature des colonels. De 1967 à 1973, la résidence ne reçoit pas assez de financement pour être maintenue en l'état et elle commence à se dégrader. Les crédits sont définitivement coupés à la chute de la dictature. Les animaux ne sont même plus nourris et meurent de faim. En parallèle, une loi est votée, autorisant l'État grec à confisquer les biens de la famille royale.