Jacques Peletier du Mans, ou Pelletier, né au Mans le , mort à Paris en 1582 ou 1583, est un mathématicien, médecin, grammairien et un poète humaniste français, membre de la Pléiade. Il est un des premiers avec Guillaume Gosselin à user de lettres en algèbre pour résoudre les systèmes d'équations linéaires. Préfigurant la logistique spécieuse, ses notations et ses exigences de fonder de façon abstraite les mathématiques font de lui un précurseur immédiat de François Viète. Jacques Peletier est né dans une famille nombreuse (il est le neuvième des quinze enfants de l'avocat Pierre Pelletier et de Jeanne le Royer) ; son père est féru d'astrologie et note l'heure de sa naissance, à quatre heures du matin. Avocat du Sénéchal du Maine et Bailli de Touvoie, employé par la maison épiscopale, ce père le pousse vers des études de théologie et de droit ; mais de ses rencontres avec Jean Spineus, un ami de la famille, médecin et astrologue, naît cependant un amour des sciences. De cette époque datent également ses premiers démêlés avec l'orthographe et la grammaire. Vers treize ans, il monte à Paris, et se tourne vers la philosophie, qu'il étudie au Collège de Navarre, à Paris, où son frère Jean (de neuf ans son aîné) est professeur de mathématiques et de philosophie et Ramus son condisciple. Il étudie également les mathématiques et la médecine en autodidacte, puis revient au Mans, exercer son droit pendant cinq ans (vers 1538), probablement aidé par son frère Victor. Peu après, il apprend le grec, qui n'était pas pour lors enseigné au collège de Navarre. Fréquentant le cercle littéraire de Marguerite de Navarre, il devient vers 1539 secrétaire de l'évêque René du Bellay (grand cousin du poète). On le retrouve au Mans en 1540 et, à nouveau, de 1541 à 1543, discutant déjà avec son protecteur de ses projets de réformes orthographiques. Il traduit alors L’art poëtique d’Horace en vers français, où il plaide déjà pour l'utilisation de la langue vernaculaire et se lie d'amitié avec Pierre de Ronsard (tonsuré pour obtenu une cure, au Mans, le ) et Joachim Du Bellay, dont on enterre l'oncle Guillaume du Bellay le de la même année.