Les chaussures à semelles compensées sont des chaussures, bottes ou sandales ayant une semelle épaisse souvent fabriquée à base de gomme, plastique ou de bois. Les semelles compensées sont également appelées talons compensés, lorsque le talon de la chaussure forme un unique bloc avec la semelle. Lorsque le talon est haut et fin, séparé de la semelle, l’appellation de « plateaux » ou « plateformes » (de l'anglais platform shoe) est souvent utilisée. La semelle compensée permet d'augmenter la hauteur de talon sans augmenter la cambrure du pied. Ce type de chaussure, lorsque la plateforme est de plusieurs centimètres, fait partie de l'univers du fétichisme, car régulièrement utilisé par les stripteaseuses.
Les semelles compensées étaient portées dans de nombreuses cultures avant de devenir une mode.
La première utilisation connue de semelles compensées remonte à la Grèce antique — notamment par les acteurs de théâtre, à qui elles servaient par leur taille à matérialiser l'importance d'un personnage —, au , avant de revenir au , époque à laquelle les semelles compensées étaient utilisées pour éviter la boue sur les trottoirs urbains.
À Venise, à la Renaissance, les femmes élégantes et les prostituées portaient des souliers rehaussés par des patins en bois : les chopines. Celles-ci pouvaient mesurer jusqu'à 70 centimètres de haut. La légende prétend que ces semelles élevées auraient eu une utilité fonctionnelle (i.e. protéger les habits de la saleté puisque les robes étaient portées très longues), permettant de se déplacer dans des rues fréquemment inondées par des crues. Les femmes qui les portaient avaient un ou deux domestiques à leurs côtés pour les aider à marcher, mais les textes évoquent également une démarche potentiellement élégante lorsque les femmes apprenaient l’art de marcher avec de tels souliers, pouvant se déplacer avec « grâce, sensualité et beauté ». Initialement apanage des courtisanes vénitiennes cette mode s’est par la suite répandue parmi les femmes nobles et en Espagne.