Le manipule (latin manipulus, au sens propre une « poignée », sous-entendue d'hommes ici) est une subdivision de la légion romaine antique, équivalente à une compagnie de 120 à 160 combattants, en vigueur notamment à l'époque médio-républicaine. Elle remplace, à une date débattue dans le courant du , l'organisation en ligne continue - héritée de la phalange d'époque royale - qui prévalait alors dans l'armée romaine. En 390 , à l'occasion du sac de Rome par les Gaulois, la faiblesse de l'organisation de l'armée en ligne continue, garnie d'une phalange relativement statique à la manière de la phalange hoplitique grecque, fut mise en évidence. Les Étrusques, les Romains et les Latins combattaient alors en utilisant des hoplites disposées en phalanges, structure dont les Romains avaient hérité. Lors de l'invasion gauloise et de la bataille de l'Allia, l'armée romaine se porta à la rencontre des Gaulois à à peine de Rome, un peu au nord de Fidènes, près de la rivière Allia, affluent de la rive gauche du Tibre. C'est la première fois que les Romains affrontent les Gaulois. Ces derniers, dispersés un peu partout sur le champ de bataille en groupes indépendants et disposés sur un front plus large, donnent l'impression aux Romains d'être beaucoup plus nombreux, et expose la ligne romaine à l'encerclement immédiat. Cette situation entraîne de fait une déroute massive et un massacre de l'armée romaine. vignette|351x351px|Vallée Caudine, près de Montesarchio, lieu de la défaite romaine lors de la Bataille des Fourches Caudines, en 321 . La prise de conscience de l'inadaptation de l'armée composée de phalangistes aux nouveaux théâtres d'opération d'Italie centrale poussa vraisemblablement les Romains à imaginer une nouvelle forme d'ordre de bataille. Le principal terrain d'expérimentation de cette nouvelle organisation fut le Samnium durant les guerres samnites. Les Romains adoptent alors un modèle plus souple, fondé sur une organisation en 3 lignes, composées chacune de 10 manipules de 2 centuries.