Le guanche, aussi appelé berbère canarien, amazigh canarien ou tamazight insulaire, est la langue, aujourd'hui éteinte, parlée par les Guanches aux îles Canaries. Il appartient au groupe berbère de la famille des langues chamito-sémitiques. Le guanche s'est éteint vers le , bien que de petites communautés continuaient à l'employer jusqu'au . Des toponymes guanches sont encore conservés de nos jours, surtout des noms de communes (Gáldar, Tijarafe, Alajeró, Tacoronte, Telde, Tuineje ou Teguise) ou de villages (Timijiraque, Tigalate, Chipude, Taganana, Tunte, Tetir ou Güime). Des anthroponymes ont aussi conservés (Ossinissa, Acerina, Agoney, Adassa, Acoidan, Tibiabin, Mahey), etc. À l'origine la dénomination guanche se référait seulement à l'île de Tenerife, à l'époque où il se parlait encore, mais de nos jours ce terme s'utilise pour l'ensemble des îles Canaries préhispaniques. Il existe d'autre dénominations telles que langue préhispanique canarienne, langue des anciens canariens, berbère insulaire, ou amazigh insulaire. Actuellement la langue est considérée comme morte, et il n'existe pas non plus d'actions de la part des administrations publiques pour la revitaliser. Les témoignages linguistiques conservés du guanche sont rares et se restreignent à quelques phrases et mots annotés par les premiers colonisateurs espagnols, la toponymie et quelques emprunts lexicaux qui perdurent dans l'espagnol parlé aux îles Canaries (dialecte canarien). Le système de numération montre une parenté évidente avec les langues amazighes, et entre les diverses variantes du guanche. Par exemple la liste suivante reproduit les nombres enregistrés à Gran Canaria avec leur correspondance phonétique originale (indiqué par -), ainsi que sa comparaison dans la racine proto-berbère. On remarque que les nombres ont un genre (m. et f.), en formant le féminin avec le suffixe final -yat/-at, la marque du féminin -t se retrouvant en berbère.