Eugène Ionesco, né Eugen Dimitri Ionescu () le à Slatina (Roumanie) et mort le à Paris (France), est un dramaturge et écrivain de langue française roumano-français. Il passe une grande partie de sa vie à voyager entre la France et la Roumanie ; représentant majeur du théâtre de l'absurde en France, il écrit de nombreuses œuvres dont les plus connues sont La Cantatrice chauve (1950), Les Chaises (1952), Rhinocéros (1959) et Le roi se meurt (1962). Eugène Ionesco est le fils d'un juriste roumain travaillant dans l'administration. Sa mère, Marie-Thérèse Ipcar, qui lui apprit le français, est la fille d'un ingénieur français des chemins de fer roumains qui a grandi en Roumanie. En 1913, la jeune famille émigre à Paris, où le père veut passer un doctorat en droit. Quand, en 1916, la Roumanie déclare la guerre à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie, le père, mobilisé, retourne en Roumanie, ne donne plus de nouvelles. Sa famille, restée à Paris, le croit mort à la guerre. En fait, resté en vie, le père obtient le divorce et se remarie à Bucarest (avec Eleonora Buruiană surnommée Lola). À Paris, Eugène, son frère et sa jeune sœur Marilina sont élevés par leur mère, qui survit grâce à des travaux occasionnels et à l'aide de leur famille française. Eugène est placé dans un foyer d'enfants où règnent les brimades et auquel il ne peut s'habituer. Aussi, de 1917 à 1919, sa sœur et lui, âgé alors de huit ans, sont confiés à une famille de paysans de La Chapelle-Anthenaise, un village proche de Laval (Mayenne). Évoquant cette période, restée dans son souvenir comme un temps très heureux, dans son discours de réception à l'Académie du Maine le , il dit qu'il y était . En 1925, le frère et la sœur rejoignent malgré eux leur père, qui a obtenu leur garde, mais ils ne trouvent aucune sympathie chez leur belle-mère restée sans enfant. À Bucarest, ils apprennent le roumain et se font de nouveaux amis, mais dès 1926, Eugène se fâche avec son père, apparemment très autoritaire, et qui n'a que du mépris pour l'intérêt que son fils porte à la littérature : il aurait voulu en faire un ingénieur.