La bataille de Mukden, ou de Moukden selon l'orthographe française en usage à l'époque, est la bataille terrestre décisive de la guerre russo-japonaise s'étant déroulée du au au sud de Fengtian (actuellement Shenyang) en Mandchourie. Ayant opposé plus de ( soldats russes commandés par le général Kouropatkine, et soldats japonais sous les ordres du maréchal Ōyama Iwao) sur un même champ de bataille, elle est le plus grand affrontement terrestre de l'époque contemporaine antérieur à la Première Guerre mondiale. Le compositeur russe Chatrov, présent lors des combats en tant que chef d'orchestre du régiment de compose en 1906 la valse , relatant ses expériences sur le champ de bataille. Les Japonais venaient de prendre Port-Arthur, ce qui leur donnait un ascendant moral sur les Russes et libérait leurs forces pour appuyer celles qui étaient déjà aux prises avec les Russes sur le front de Moukden. Le général Nogi avait augmenté les troupes de la impériale japonaise d'un tiers et le général Kawamura, avec sa , venait en appoint. Les cinq armées japonaises, bien équipées, étaient commandées par le maréchal-prince Ōyama. Après la bataille de la péninsule de Liao-Yang, d'août à septembre 1904, les Russes avaient reculé au sud de Moukden. Leur contre-attaque, lors de la bataille de Shaho, n'avait réussi qu'à freiner temporairement l'avance des Japonais. Une seconde contre-offensive russe, du 25 au 29 janvier 1905 à Sandepou, avait elle aussi échoué. Avec l'arrivée des renforts, les Japonais pouvaient accentuer leur offensive. D'autant qu'il était préférable pour eux d'obtenir la décision terrestre avant l'arrivée toute prochaine, après de longs mois de traversée, de la Flotte de la Baltique. La bataille eut lieu en plein hiver, la région était enneigée sous une température frôlant parfois 20 degrés au-dessous de zéro. Les cours d'eau étaient gelés et ne constituaient plus un obstacle, ce qui aura son importance. La ligne de front russe, au sud de Moukden sur à peu à près et selon la direction ouest-est, était en terrain plat sur la droite (à l'ouest) et plus accidenté à l'est.