Le Fin Gras du Mézenc, ou fin gras, est une appellation d'origine désignant un produit d'élevage bovin français. Cette dénomination fait l'objet d'une protection au niveau européen par le biais d'une AOP. Elle trouve son origine dans un vieil usage des paysans du massif du Mézenc consistant à engraisser lentement, à l'étable, des génisses et des bœufs, rigoureusement triés, avec le foin naturel, trié lui aussi, fauché dans les prairies d'altitude afin de les mettre à la vente aux foires à la période de Pâques. Le fin gras doit vraisemblablement sa typicité aux foins utilisés, issus d'une flore de montagne bien particulière dans laquelle on retrouve des plantes comme le fenouil des Alpes (« cistre » dans le langage commun) qui parfume les chairs. Par ailleurs, ce foin fait l'objet de tous les soins durant sa récolte, son tri et sa distribution, suivant un savoir-faire local très ancien. Les animaux, bœufs de plus et génisses de plus de appartenant à diverses races allaitantes ou issus de croisements entre races allaitantes et laitières, sont commercialisés par des bouchers ou des restaurateurs locaux, principalement localisés en Haute-Loire et en Ardèche. La volonté des agriculteurs et des élus de préserver cet usage de leur part, en 1994, la constitution d'un dossier incluant un cahier des charges dans le but d'obtenir une AOC, ce qui se concrétisa en 2006. Cela visait à dynamiser à nouveau le territoire et préserver le patrimoine immatériel mézencole à travers son agriculture. Ce produit agricole fait partie intégrante de la culture du Mézenc, et permet de consolider la cohérence de ce territoire. Ainsi, un musée a été créé pour décrire cette production agricole aux touristes et un pôle d'excellence rurale s'appuie depuis 2007 sur la dynamique créée par cette appellation. La production du fin gras du Mézenc est associée au massif du Mézenc, un massif s'élevant en moyenne à d'altitude. Situé sur les départements de la Haute-Loire et de l'Ardèche, ce massif marque notamment la limite entre le bassin de la Loire se jetant dans l'océan Atlantique et le Rhône, qui se jette lui dans la mer Méditerranée.