Jean Roscelin, né vers 1050 (vraisemblablement à Compiègne), mort à Besançon vers 1121, est un philosophe scolastique français. Il est considéré comme le fondateur du nominalisme. Roscelin de Compiègne est né au milieu du à Compiègne. Il étudie à Soissons et à Reims. Il fait la connaissance d'Anselme de Cantorbéry, alors prieur ou abbé du Bec, en Normandie. Il enseigne dans sa ville natale de Compiègne, puis à Tours, à Loches et enfin à Besançon. Il n'est pas moine, mais maître ès-arts libéraux. Il fait l'objet d'attaques, de la part de Rupert de Deutz, de Yves de Chartres, mais surtout d'Anselme de Cantorbéry dans sa Lettre sur l'incarnation du Verbe, par laquelle on connaît les thèses de Roscelin. Il est jugé pour hérésie au concile de Soissons de 1092. On lui reproche, comme plus tard à Abélard (qui d'ailleurs alla le rencontrer et à qui il prodigua son enseignement durant une semaine, à Nantes), de penser la Trinité divine en termes de logique. L'évêque Yves de Chartres refuse de l'embaucher dans son diocèse et le met même en garde: ses compatriotes chartrains pourraient l'accueillir à coups de pierre. Roscelin n'est pas officiellement condamné, comme il le dit à Abélard dans une lettre : « Quand tu éructes et rends tes vomissures verbales, prétendant que je suis infâme et j'ai été condamné au concile, je prouverai par le témoignage des églises où je suis né, où j'ai grandi et où j'ai été éduqué que ces immondes calomnies sont totalement fausses ». Il quitte le Royaume de France pour l'Angleterre, où il s'oppose à Anselme, puis il revient en Touraine. Il est professeur d'Abélard de longues années, à Tours (où il fait partie du chapitre de Saint-Martin) et à Loches, probablement de 1094 à 1099. Saint Anselme l'accuse de persister dans ses erreurs, il le tient pour hérétique et le réfute auprès du pape Urbain II vers 1095 : « Qu'il soit anathème car il n'est absolument pas chrétien ». Roscelin meurt à Besançon vers 1121. La pensée de Roscelin marque un changement important dans la philosophie médiévale ; il est en effet le premier nominaliste dont nous connaissions un peu la doctrine.