Le Malin génie est une hypothèse sceptique formulée par Descartes dans ses Méditations métaphysiques.
Dans ce texte, Descartes utilise la méthode du doute hyperbolique en vue de trouver une certitude première. Introduite dans la première méditation, l'hypothèse du malin génie constitue l'une des dernières étapes de l'extension du doute. Après avoir douté des informations transmises par les sens, puis avoir suggéré que tout ce que nous croyons être la réalité pourrait n'être qu'un rêve,
Descartes écrit :
Malgré sa puissance, le malin génie postulé par Descartes n'a pas le pouvoir de lui faire douter de son existence. L'évidence du cogito est si forte que cette hypothèse ne peut pas la remettre en question. Au-delà de la certitude intuitive du cogito, l'argument de Descartes consiste à dire que si un malin génie le trompe, il faut que lui-même soit pour être trompé.
Le statut du malin génie ne fait pas l'unanimité : on peut considérer qu'il s'agit là d'une pure hypothèse méthodologique destinée à maintenir le doute au plus haut niveau ou considérer que le doute cartésien est renforcé par cette hypothèse.
Remarquons que bien que d'un pouvoir égal à celui de Dieu, le malin génie n'est pas le Dieu trompeur dont parle aussi Descartes dans les Méditations. La notion de « Dieu trompeur » est contradictoire en elle-même et n'est pas utilisée comme synonyme de « malin génie ».
Dans la suite des Méditations, Descartes justifie l'existence réelle des objets extérieurs en s'appuyant sur la véracité de Dieu. Dieu, la première réalité certaine atteinte après le cogito, ne peut être trompeur. Dieu étant vérace il n'a pas fait l'homme tel que le monde qui lui semble exister n'existe pas réellement.
La perspective cartésienne mise à part, l'hypothèse du Malin génie constitue une hypothèse sceptique très puissante. Elle peut servir à former le raisonnement suivant :
Je ne sais pas s'il n'y a pas un malin génie qui me trompe sur l'existence du monde extérieur.
Si je ne sais pas s'il n'y a pas de malin génie qui me trompe, alors je ne sais pas si le monde extérieur existe ou non.
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thumb|right|250px|Illustration de l'expérience. En philosophie, le cerveau dans une cuve (« brain in a vat » en anglais) est une expérience de pensée imaginée par Hilary Putnam en 1981 qui s'inscrit dans le cadre d'une position sceptique. C'est une forme modernisée de l'expérience du malin génie de René Descartes. Elle consiste à imaginer que notre cerveau est en fait placé dans une cuve et reçoit des stimuli envoyés par un ordinateur en lieu et place de ceux envoyés par notre corps.
L’argument du rêve est l'affirmation que l'acte de rêver fournit une évidence intuitive telle qu'elle ne peut pas être distinguée de celles que nos sens nous fournissent à l'état de veille, et que, pour cette raison, nous ne pouvons pas accorder une entière confiance aux sens que nous utilisons pour distinguer la réalité de l'illusion. En conséquence, tout vécu provenant de nos sens devrait au moins être examiné avec attention et rigoureusement testé pour déterminer s'il renvoie vraiment à la « réalité ».
vignette|The Matrix - Capture d'écran du célèbre économiseur d'écran GLMatrix L'hypothèse de simulation énonce que la réalité observable a pour trame une simulation, semblable à celles de nos ordinateurs, sans que les entités y évoluant puissent la distinguer commodément de la vraie réalité. Cette hypothèse repose elle-même sur le développement de la réalité simulée, actuellement considérée comme une technologie fictive et gravitant autour de nombreuses œuvres de science-fiction, telles Star Trek, eXistenZ, Passé virtuel ou Matrix.