thumb|Le Barde, tableau de John Martin (1817).|alt= Dans la civilisation celtique de l'Antiquité, le barde est un lettré et un fonctionnaire qui tient une place prépondérante dans la société en perpétuant la tradition orale. Il appartient à la classe sacerdotale, de même que les druides et les vates. Il se retrouve dans tout le domaine celtique : bardos en gaulois, bard en irlandais, bardd en gallois, barzh ou barth en breton et en cornique. Dans la culture gaélique moderne, le barde est un poète qui compose des poésies ou des chants en gaélique. Les sources grecques et romaines, complétées et enrichies par les récits mythologiques irlandais du Moyen Âge, contribuent à révéler la structure de la société celtique. Celle-ci, conformément au système tripartite des peuples indo-européens décrit par Georges Dumézil, se compose de trois classes aux fonctions bien définies : La classe sacerdotale qui possède le Savoir et fait la Loi ; elle administre le sacré et le religieux ; La classe guerrière qui gère les affaires militaires sous le commandement du roi ; La classe des producteurs (artisans, agriculteurs, éleveurs, etc.) qui doit subvenir aux besoins de l’ensemble de la société, en priorité ceux des deux autres classes. Le mot druide est un terme générique qui s’applique à tous les membres de la classe sacerdotale, dont les domaines d’attribution sont la religion, le sacrifice, la justice, l’enseignement, la poésie, la divination, etc. Au sein de cet ensemble, on peut distinguer trois catégories. Une première catégorie s’occupe plus particulièrement de la « théologie ». Le vate est un devin. Cette deuxième catégorie s’occupe plus particulièrement du culte, de la divination et de la médecine. Les femmes participent à cette fonction de prophétie (telles les Gallisenae de l'Île-de-Sein). Le barde, constituant la troisième catégorie, est spécialisé dans la poésie orale et chantée. Son rôle est de faire la louange, la satire ou le blâme. Appartenant à la classe sacerdotale, le barde est un druide qui, dans la hiérarchie, vient en second rang derrière les « théologiens ».