Didymes est une cité antique d'Asie Mineure, renommée pour son sanctuaire oraculaire d'Apollon Philésios, actuelle Didim (en Anatolie, Turquie).
Le temple hellénistique d'Apollon est de dimensions telles (118 m × 60 m) qu'il ne peut être comparé, en Ionie, qu'à l'Héraion de Samos et l'Artémision d'Éphèse. Il compte parmi les grands bâtiments de l'Antiquité les mieux conservés de nos jours. Le site de Didymes est indissolublement lié à celui de Milet, situé 17 km plus au nord. L'accès ordinaire était la voie maritime ; depuis le , une voie sacrée longue de six kilomètres, empruntée par les pèlerins et les processions, reliait le sanctuaire à son port antique de Panormos.
L'origine du nom est controversée, malgré son apparente clarté : les Grecs ne pouvaient que l'associer au signe des Gémeaux et aussi aux jumeaux (en grec ancien : , Didymoi) Apollon et Artémis : c'était déjà l'opinion de Lucien de Samosate selon qui ; mais il n'est pas impossible que ce nom remonte, sous une forme plus ou moins approchante, à la période carienne antérieure.
thumb|upright=0.8|Colonnes ioniques reliées par une section d'architrave.
Hérodote et Pausanias indiquent que les Ioniens arrivèrent au cours du millénaire av. J.-C., et assimilèrent un culte et un sanctuaire déjà existants, où l'on vénérait la déesse Nature, ce que l'archéologie n'a pu confirmer. La légende rapporte que c'est en ce lieu de l'oracle que Léto aurait conçu de Zeus son fils Apollon. Plus tard, Apollon serait apparu à un berger local nommé Branchos, et lui aurait conféré le don de voyance. C'est de cet ancêtre berger que se réclamaient les Branchides, clan de prêtres et de donateurs qui exercèrent leur autorité sur le sanctuaire depuis le jusqu'aux guerres médiques. Par la suite, les prêtres furent choisis parmi les familles les plus élevées de Milet.