Le Burgfrieden (diversement traduit par « paix civiqueHeinrich A. Winckler, 'Histoire de l'Allemagne, Fayard, 2000, p. 288. » ou « paix au château ») est un concept utilisé pour caractériser la mise en arrière-plan des conflits de politique intérieure et des confrontations économiques en Allemagne pendant la Première Guerre mondiale. En France, c'est le concept d'Union sacrée qui est utilisé. Le à Berlin, l'empereur Guillaume II réunit les représentants de tous les partis siégeant au Reichstag et proclame dans un discours : Ces phrases rédigées par Bethmann Hollweg remportent un franc succès chez les parlementaires, même au sein de la majorité du parti d'opposition qu'est le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD). Et la plupart des députés vont y adhérer. Une des raisons centrales en est le fait que le gouvernement soit parvenu pendant la crise de juillet à convaincre l'opinion, y compris une grande partie du SPD et des syndicats, que l'Empire allemand se trouvait face à une guerre défensive contre la Russie. Le Reichstag vote alors les crédits de guerre nécessaires. La Commission générale des syndicats allemands avait déjà proclamé le qu'elle renoncerait pendant la guerre aux grèves et aux hausses de salaire. Il en va de même pour les Gewerkvereine et les syndicats chrétiens. Le Reichstag décide le de renoncer à de nouvelles élections après la fin de la législature et même à des élections complémentaires. Pendant la guerre, il renonce même à des séances plénières publiques. Même la presse cesse les attaques publiques contre le gouvernement et met en place une auto-censure. Toutefois, la proclamation de l'état de guerre mène à des mesures de censure contre la presse. L'adhésion du SPD au Burgfrieden est pour le moins surprenante. En effet, avant la proclamation de l'état de siège du , qui supprime certains droits politiques et introduit une pré-censure de la presse, quelque militants SPD étaient descendus dans la rue dans tout l'Empire pour manifester contre la guerre.