Venera-D (en russe Венера-Д) est un projet de mission spatiale russe à destination de Vénus, qui doit être lancée vers 2029. Selon le scénario en vigueur en 2021, elle comprendra un orbiteur, une sonde atmosphérique et un petit module conçu pour survivre deux mois à la surface de la planète. Le projet, initialisé en 2004, est handicapé par des problèmes de financement et de perte d'expertise qui ont entrainé son report à plusieurs reprises. Début 2021, le projet est toujours dans une phase de conception préliminaire. Si ces obstacles étaient levés, ce serait la première mission russe à destination de Vénus depuis l'éclatement de l'Union des républiques socialistes soviétiques. Elle prendrait la suite des sondes vénusiennes soviétiques des programmes soviétiques Venera (1961-1983) et Vega (1984-1985). L'exploration de Vénus constitue un des points forts du programme spatial de l'Union soviétique au cours des décennies 1970 et 1980. Les missions des programmes Venera (1961-1983) et Vega (1984-1985) sont à l'origine de nombreuses premières. Les scientifiques et ingénieurs soviétiques acquièrent à cette époque une expertise unique. Mais le fort ralentissement économique du pays dans les années 1980, l'éclatement de l'Union soviétique en 1989, la désorganisation du pays qui suit le changement de régime politique puis la crise financière des années 1990 entraine un arrêt total du programme spatial d'exploration du système dont la Russie a hérité. Ce n'est qu'au début des années 2000, suite à l'embellie qui suit le redressement économique du pays, que les responsables russes reprennent les investissements dans le programme spatial. Vénus ne fait pas partie des priorités des puissances spatiales capables d'explorer le système solaire. Les dernières missions dédiées de la NASA remontent aux deux Pioneer Venus lancées en 1978, à savoir l'orbiteur Pioneer Venus Orbiter et les sondes atmosphériques Pioneer Venus Multiprobe, puis à l'orbiteur Magellan en 1989 équipé d'un radar.