L’empire de Sokoto ou califat de Sokoto a été fondé par un djihad mené entre 1804 et 1810 par le Peul Usman dan Fodio dans le nord du Nigeria. Il s'étendait principalement entre le nord du Nigeria et le nord du Cameroun actuels, et sa capitale était la ville de Sokoto. L'économie de cet empire peul était fondée sur le commerce et l'esclavage. Il fut le plus grand État d’Afrique (derrière l'Empire ottoman) depuis l’effondrement de l’Empire songhaï (vers 1592), et le deuxième plus grand État musulman au monde jusqu’à la conquête européenne de 1897 à 1903. Guerre Fulani L'établissement de l'empire de Sokoto s'inscrit dans la lignée des gouvernements musulmans mis en place à partir du à l'issue de luttes ouvertement prosélytes présentées comme des actions de djihad, mouvement dans lequel il occupe une place centrale. Il succède ainsi au djihad dans le Fouta Boundou (fin ), dans le Fouta-Djalon (1725), et dans le Fouta Toro (entre 1769 et 1776). Ces djihads fortement sous l’influence de la confrérie soufiste Qadiriyya étaient associés aux Peuls, particulièrement à leurs élites intellectuelles et religieuses, même s'ils dépassaient le phénomène ethnique. Le , l'imam peul Usman dan Fodio, menacé par Younfa, roi du Gober, s’enfuit à Gudu. Usman, qui compare sa fuite à celle de l'hégire de Mahomet, prêche la guerre sainte (djihad) contre les impies de toute sorte et en particulier contre les rois des cités haoussas, qu'il accuse de ne pas appliquer les vrais principes de l'islam. Son but, qu'il explique dans l'un de ses livres les plus importants, Kitab Al-Farq, est la purification de l'islam dans les territoires musulmans, qui passe par une observance stricte et la lutte contre la bid’ah (l’innovation). Il cherchait aussi à éliminer les injustices sociales introduites par des gouvernements oppressifs. Des Peuls se joignent à lui, mais aussi de nombreux Haoussas séduits par son discours, faisant d'ailleurs de son armée une troupe à majorité haoussa. Le 21 juin 1804, il remporte la victoire sur l’armée de Younfa à Tabkin Kwato.