Concept

Burakumin

Résumé
vignette|Eta japonais, qui exerce la profession de tanneur. est un terme japonais désignant un groupe social minoritaire japonais discriminé socialement et économiquement. A l'origine, cette discrimination est liée aux tabous bouddhistes sur les souillures () imposées par certains métiers. Les sont les descendants de la classe des parias de l'époque féodale, issue de deux anciennes communautés, les et les . Les burakumin forment une des plus importantes minorités au Japon, avec les Aïnous de Hokkaidō. Si la discrimination commence pendant la période Nara, elle devient officielle après l'établissement par Ieyasu Tokugawa d'un système de castes nommé Shinôkôshô. Au début de l'ère Meiji, on considère leur nombre à 659 000. Les burakumin ont constitué, dès l'époque féodale, une communauté de personnes mises à l'écart de la société et condamnées à le demeurer par l'effet d'une ségrégation sociale et spatiale. Le plus ancien ghetto remonterait au début du à Kyoto. Les hinin désignaient les marginaux tels les gens du spectacle, les saltimbanques, les condamnés et les pauvres issus de la population « ordinaire », qui étaient réduits à mendier et à occuper les emplois « sales » : s'occuper des prisonniers, ou devenir bourreaux, croque-morts ou espions. Les eta étaient eux des parias héréditaires, en cela similaires aux intouchables indiens, qui avaient le monopole des métiers liés au sang et à la mort des animaux : équarrisseur, boucher, tanneur, abatteur d'animaux. L'anthropologue Emmanuel Todd compare la ségrégation des burakumin à l'hystérie nazie qu'il attribue toutes deux au fond anthropologique commun tant à l'Allemagne qu'au Japon : la famille souche. « LʼAllemagne, écrit-il, a utilisé, pour inventer une différence, lʼexistence dʼune tradition juive bien réelle. Mais on peut créer à partir de rien. Les Japonais, qui se considèrent comme ethniquement purs, et ont une horreur extrême du mélange des sangs, ont fabriqué un groupe dʼexclus, les burakumin, au nombre de 2,5 millions, intouchables, dont lʼexistence sociologique ne peut être expliquée par aucune particularité historique originelle.
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