Touran est l'ancien mot iranien pour désigner les nomades du nord.
D'un point de vue ethnico-linguistique ce terme désigne l'ensemble des peuples turcophones, englobant principalement les Ouïghours du Xinjiang (ouest de la Chine), les Kirghizes, les Ouzbeks, les Turkmènes, les Kazakhs, mais aussi les peuples turcs du Caucase (Azéris, Meskhètes, Nogaïs, etc.), les Kachkaïs d'Iran, les Turcs de Turquie, les Hongrois des Balkans, ainsi que les Gagaouzes de Moldavie. Ces peuples ont en commun leurs langues qui appartiennent à la famille des langues altaïques. Le terme Touran est souvent utilisé par les panturquistes de plusieurs pays turcophones pour désigner l'idéal d'un grand empire touranien réunissant tous les peuples turciques. Il peut avoir une connotation également politique, par exemple en Turquie et en Hongrie, les turancı (se dit « tourandjeu ») sont un courant nationaliste particulier, se différenciant des autres courants ultranationalistes ou encore conservateurs. Touran est également utilisé comme nom ou prénom, principalement par les Turcs et les Azerbaïdjanais.
D'après le chercheur Jean-Paul Burdy, .
Au XIXe siècle, le concept de Touran révèle de nombreux enjeux politiques et raciaux. Il annonce l’existence de races primordiales, une division déjà porteuse de sous-entendus extrémiste. Ce qui apparaît comme un débat scientifique se révèle en fait inscrit dans un ensemble plus vaste de polémiques transnationales.
Dans les hymnes de l'Avesta, l'adjectif Tūrya est lié à plusieurs ennemis du zoroastrisme comme Fraŋrasyan (dans le Shahnameh: Afrāsīāb). Le mot n'apparaît qu'une fois dans les Gathas, mais dans les parties ultérieures de l'Avesta. Apparemment, il n'y aurait pas de différence entre Tūrya (Turcs) et Ārya (Iran) dans l'Avesta, les deux ayant des noms iraniens et étant généalogiquement reliés.
Les linguistes dérivent le mot de la racine indo-iranienne *tūra- « fort, rapide ». À noter que certains linguistes disent que le mot Turc (Türk en turc) est lui-même un dérivé du mot Turya, et essaient ainsi de déchiffrer le mystère concernant l'origine du mot Turc.