vignette|redresse=1.3|Dessin antisémite illustrant la Dolchstoßlegende : l'armée allemande frappée par la « démocratie juive » (carte postale autrichienne de 1919). La Dolchstoßlegende (prononcé : ; en français : ) est une tentative de disculper l'Armée allemande de la défaite de 1918, en attribuant la responsabilité à la population civile à l'arrière du front, aux Juifs, aux milieux de gauche et aux révolutionnaires de . Ce mythe est repris et largement répandu par les anciens combattants et les mouvements de droite et nationalistes, comme le Stahlhelm. Il « intoxique » la république de Weimar et contribue à l'essor du NSDAP. Le terme Dolchstoß est utilisé pour la première fois le par le quotidien suisse alémanique Neue Zürcher Zeitung, qui attribue cette citation au général britannique Frederick Barton Maurice : Par la suite, le général Maurice conteste la paternité de cette citation. Le mythe du coup de poignard dans le dos est utilisé par les hauts dignitaires militaires du Reich comme Erich Ludendorff et Paul von Hindenburg devant une commission d'enquête parlementaire. Hindenburg déclare ainsi devant le comité le : Aucun des deux hommes n'évoquera le fait qu'eux-mêmes avaient en catastrophe demandé le cessez-le-feu, le après l'échec de l'offensive d'été. Selon l'historien allemand Horst Möller : . À la suite du 8 août 1918, « jour de deuil de l'Armée allemande » selon Ludendorff, celui-ci confie au colonel von Haeften le 12 août que la situation est désormais sans espoir. Ce conseiller, officier de liaison de l'Oberste Heeresleitung (OHL) auprès du chancelier et chargé des Affaires étrangères, lui suggère qu'une demande d’armistice ne peut venir de l’État-major : pour sauvegarder l'honneur de l'armée, si ce n'est de ses commandants en chef, la responsabilité doit être assumée par le gouvernement. En conséquence, l'OHL lui masque totalement la réalité de la situation militaire, ainsi qu'à l'opinion. Le repli de l'armée, en particulier vers la ligne Hindenburg, est ainsi présenté comme un mouvement stratégique parfaitement maîtrisé.