Le vilayet de Bosnie (en turc : Vilayet-i Bosna ou Bosna Vilayeti) était un vilayet de l'Empire ottoman. Créé en 1867, par changement de statut du pachalik de Bosnie, il est occupé par l'Autriche-Hongrie en 1878 puis annexé par celle-ci en 1908. Sa capitale était Sarajevo. vignette|gauche|Topal Osman Pacha, gouverneur de Bosnie, 1861-1868 vignette|gauche|L'armée austro-hongroise prenant d'assaut le château de Sarajevo, 1878 La Bosnie est une des régions les plus islamisées des Balkans. Le recensement de 1879 compte 38,7 % de musulmans, 42,9 % d'orthodoxes, 18,1 % de catholiques et 0,3 % de juifs. Dans les années 1870, la province compte environ mosquées, 900 mekteb (écoles primaires coraniques), 50 madrassas (écoles coraniques secondaires), 40 tribunaux locaux de cadis et une demi-douzaine de sièges de muftis (autorités religieuses), un par sandjak. Les écoles musulmanes totalisent élèves contre pour les écoles chrétiennes. Mais l'enseignement, très retardataire, se limite pratiquement à la grammaire arabe et aux matières religieuses. La première presse à imprimer de la province est installée par le gouverneur Topal Osman Pacha en 1866. Celui-ci, en poste de 1861 à 1868, fait construire des routes carrossables, fonde des écoles interconfessionnelles enseignant les matières modernes et encourage la création de journaux. Mais la situation se dégrade après son départ : les 7 gouverneurs qui se succèdent de 1869 à 1874 ne font rien pour remédier à la corruption et à l'ignorance de l'administration, ni aux vexations fréquentes des musulmans contre les chrétiens. Un édit de 1869 impose ainsi aux écoles d'avoir comme professeurs des citoyens turcs enseignant en turc dans des manuels approuvés ; un autre édit, en 1874, interdit les écoles communautaires serbes considérées comme déloyales à l'Empire. Les journaux serbes sont interdits, les militants de la cause serbe expulsés, et les habitants encouragés à parler de langue "bosniaque" plutôt que "serbe".