Pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs scientifiques allemands du Troisième Reich auraient tenté une production expérimentale de savon humain. Cette production, qui aurait été très limitée, n'est attestée que dans le cas du docteur Rudolf Spanner, devant une commission d'enquête polonaise. Les conclusions de cette commission, qui chargent Spanner, sont contredites plus tard par la justice allemande. Au début du , ce thème reste un sujet délicat : les négationnistes de la Shoah prétendent que les historiens seraient revenus sur une opinion qui aurait été la leur, à savoir que du savon aurait été fabriqué industriellement à partir des cadavres de Juifs assassinés. Il se trouve toutefois que les historiens, au contraire de Simon Wiesenthal, n'adhèrent pas à une telle thèse de fabrication « industrielle » de savon humain et s'en tiennent tout au plus à une « expérimentation » très limitée par Spanner ou dans le camp de concentration croate de Jasenovac. L'affirmation selon laquelle les Allemands utilisent la graisse de cadavres humains pour fabriquer des produits a déjà été avancée par les Anglais pendant la Première Guerre mondiale. The Times écrit en que les Allemands font bouillir les corps de leurs soldats morts pour en faire du savon et d'autres produits. En 1925, le ministre des Affaires étrangères britannique, Austen Chamberlain, admet cependant que l'histoire de « l'usine à cadavres » est entièrement imaginaire. La même assertion resurgit très vite durant la Seconde Guerre mondiale, trop tôt pour que les allégations soient fondées. Toutefois, des plaisanteries, menaces, rumeurs et insultes de l'époque montrent que beaucoup de monde les pense vraies. La principale source de ces rumeurs est la croyance que les lettres RIF, imprimées sur chaque pain de savon en Allemagne, sont un sigle signifiant Reines Jüdisches Fett (« Pure graisse juive ») ; ces initiales correspondent en fait à Reichsstelle für industrielle Fettversorgung (« Centre national pour l'approvisionnement industriel en graisse »), qui produit un savon de mauvaise qualité.