Un alphabet consonantique, aussi appelé abjad, est un alphabet dont les graphèmes (unités de base) sont des consonnes. Les voyelles dans un alphabet consonantique sont implicitement dictées par la phonologie : le lecteur doit connaître la langue pour en rétablir toutes les voyelles.
Les alphabets consonantiques modernes, comme l'alphabet hébraïque, arabe ou syriaque, descendent tous de l'alphabet phénicien ou araméen, eux-mêmes des descendants de l'alphabet protosinaïtique.
Tous les alphabets consonantiques connus s'écrivent de droite à gauche, à l'exception de l'alphabet ougaritique, qui s'écrit de gauche à droite. Cependant, certains alphabets consonantiques anciens comme le phénicien ou le protosinaïtique pouvaient s'écrire en boustrophédon.
Dans les langues sémitiques, on utilise un alphabet consonantique où les voyelles longues sont notées à l'aide des matres lectionis, mais pas les voyelles courtes. Bien qu'il existe des signes diacritiques qui notent les voyelles courtes , leur utilisation est optionnelle et ils n'apparaissent que dans des cas restreints.
Dans les alphabets consonantiques, il est fréquent que les lettres changent plus ou moins de forme selon leur place dans le mot : une lettre en début, milieu et fin de mot n'a pas nécessairement la même graphie, c'est un cas de variante contextuelle.
Cette classification des alphabets fut inventée par le linguiste américain en .
Les alphabets consonantiques se distinguent :
des alphabets vocaliques où les voyelles ont le même statut que les consonnes : les alphabets grec, latin, cyrillique, arménien, gotique, géorgien...
des alphasyllabaires (ou abugidas) qui notent les syllabes, mais notent toutes les voyelles lorsqu'elles diffèrent de la voyelle inhérente aux syllabes notées ;
des syllabaires, où les graphèmes sont une liste de toutes les syllabes possibles : il n'y a besoin que d'un glyphe pour une syllabe ;
dans les systèmes à logogrammes, les mots sont notés en partie par des glyphes portant le sens et non le son du mot.