Ani (en arménien Անի) est une cité médiévale arménienne située dans l'est de la Turquie, dans la province de Kars, à l'ouest de la frontière avec l'Arménie. Elle se trouve près de la ville d'Ocaklı et à côté de la rivière Akhourian, un affluent de l'Araxe, qui forme la frontière entre l'Arménie et la Turquie.
Surnommée « capitale de l'an mille » et « ville aux mille et une églises », la cité fut alors la capitale de l'Arménie des Bagratides. Abandonnée depuis le , Ani est aujourd'hui en ruines. Les dernières églises encore sporadiquement fréquentées au début du ont elles aussi été vandalisées lors du génocide de 1915 et sont également en ruines.
Bien qu'un habitat soit attesté sur le site depuis le , la date de sa fondation n'est pas connue. Il existe déjà une forteresse à l'époque du royaume d'Urartu. Pendant le Moyen Âge, la ville est située dans la province arménienne historique d'Ayrarat (district de Shirak ou Chirak), sur un « promontoire triangulaire ». Ani devient tout d'abord la forteresse des seigneurs de la famille Kamsarakan vers le , puis elle passe sous la main des Bagratides qui quittent la ville de Kars et sa forteresse perchée au .
Le et l'an mil est l'époque de la splendeur d'Ani. Le roi d'Arménie Achot III, de cette dynastie, en fait sa capitale en 961 : il construit d'abord les remparts (les premiers de l'histoire de la ville) puis un grand palais et sa citadelle.
Ani se développe, s'agrandit grâce à sa situation sur une route commerciale, et est donc le centre religieux, administratif et aussi culturel de toute l'Arménie médiévale vers 992. La « ville aux mille et une églises » prend de l'importance. Cette grandeur n'a pas suffi au roi Smbat II — dit le Conquérant ; il fait édifier des murailles plus grandes que les précédentes vers 989. C'est alors que l'on assiste à une « fièvre constructive » : palais, magasins, marchés, auberges, ateliers, etc., sont édifiés. Des bâtiments religieux sont à leur tour construits. La population d'Ani vers l'an mil atteindrait les , et la cité est le siège du catholicos arménien.