L'Azilien est une culture archéologique de l'Épipaléolithique d'Europe de l'Ouest. Elle a été définie initialement par Édouard Piette en 1889 à partir des industries découvertes dans la grotte du Mas-d'Azil, en Ariège. Dans ce gisement, des couches à nombreux galets peints et à harpons plats s'intercalent entre les niveaux du Magdalénien et du Mésolithique. L'Azilien commence vers avant le présent (AP). Il chevauche l'interstade frais de l'Alleröd et, à partir de , la dernière phase glaciaire du Dryas récent. En début de période, le renne commence à céder la place au cerf. Les bois de cerf sont utilisés pour réaliser les harpons plats, souvent grossiers et perforés d'une entaille allongée à la base. L'Azilien ancien se caractérise notamment par une nette augmentation des pointes à dos ; les burins diminuent au profit des grattoirs courts, et les lames montrent un débitage encore assez soigné et calibré. L'Azilien récent est marqué par des supports débités peu standardisés, des armatures calibrées par les retouches, de nombreuses pointes à dos et de rares burins. Contrairement aux assertions de Piette (1895) et Breuil (1912), le harpon perforé n'est pas un marqueur absolu. En forme de lames de canif (comme décrit par Édouard Piette), Le manque de précision de la définition initiale a conduit les préhistoriens de différents pays à reconnaitre des industries aziliennes dans de nombreux contextes différents de l'Espagne cantabrique à la Suisse, l'Écosse (Obanien), l'Italie (Romanellien), les Pays-Bas (Tjongérien), la Roumanie (Clisurien) et la Crimée (culture de Shan Koba). L'Azilien est plus ou moins contemporain de la culture Federmesser d'Europe du Nord. Ces industries, datées d'environ , présentent des points communs (galets peints ou gravés), mais certaines variantes locales ont reçu des noms spécifiques ou sont simplement qualifiées d'épipaléolithiques.