vignette|Étendard du minarchisme.
Le minarchisme est une idéologie politique dérivée du libertarianisme qui préconise un « État minimal », dont la légitimité est enserrée par des limites strictes.
Le terme est un néologisme tiré de l'anglais minarchism, datant vraisemblablement des années 1970. Les inspirateurs de ce mouvement de pensée récent semblent être principalement originaires d'Amérique du Nord (Canada ou États-Unis).
Les minarchistes se méfient fortement de l'État et de l'extension de ses prérogatives. En effet, selon eux, les activités étatiques sont caractérisées par :
la force (sinon la violence) : l'État étant caractérisé comme ayant le « monopole de la violence légitime » (Max Weber), ses prérogatives légitimes doivent être limitées aux seuls domaines où la force/violence est justifiée : les « fonctions régaliennes » de l'État (c'est-à-dire : le maintien de l'ordre, la justice, la défense du territoire). On rejoint la notion classique d'État-gendarme dans son acception la plus stricte ;
l'irresponsabilité : selon l'économiste libéral Frédéric Bastiat, « L'État, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde » ;
une prolifération dangereuse : dans La Route de la servitude, le juriste, économiste et philosophe libéral Friedrich Hayek, qui recevra le « Prix Nobel » d'économie, dénonce l’empiétement croissant des structures étatiques sur les libertés individuelles qui aboutit à la consécration d'un régime paralysant et inefficace : l'État-providence.
L'État-minimal des minarchistes est présenté comme un compromis entre libéralisme et «biens publics». Dans cette conception, les notions de liberté individuelle et État cohabitent, chacun faisant effet de contre-pouvoir.
Les minarchistes soutiennent qu'un État est inévitable, estimant que l'anarchie est vaine, se détachant donc de l'anarcho-capitalisme. Robert Nozick, qui a publié l'idée d'un État minimal dans Anarchie, État et Utopie, a affirmé qu'un État veilleur de nuit fournit un cadre qui permet à tout système politique de respecter les droits individuels fondamentaux.