Dans la théologie chrétienne, la substitution pénale est une théorie de l'expiation.
Cette doctrine s'est notamment développée au sein de la tradition réformée.
Elle explique que le Christ, en choisissant de se sacrifier, a été puni (d'où le terme « pénale ») à la place (d'où le terme « substitution ») des pécheurs, satisfaisant ainsi les exigences de justice, de telle façon que Dieu peut pardonner les péchés. Elle constitue ainsi une conception spécifique de la théorie de la substitution, dans laquelle la nature substitutive de la mort de Jésus est interprétée comme une punition substitutive.
La théorie de la substitution pénale provient de l'idée que le pardon divin doit satisfaire la justice divine, qui implique selon ses défenseurs, que Dieu ne veut ou ne peut pas pardonner simplement le péché sans au préalable exiger une réparation pour ce dernier. Elle affirme que Dieu s'est incarné lui-même en la personne de son Fils, pour endurer la mort, la punition et la malédiction que l'humanité déchue doit subir à titre de peine pour ses péchés.
Les références clés de la Bible sur lesquelles est fondée la théorie de la substitution pénale incluent :
Ésaïe 53,4-11 :
Romains 3,9 : Les versets suivants, 10 à 18, forment une argumentation faite exclusivement de citations de l'Ancien Testament pour démontrer que tous les hommes sont pécheurs.
Romains 3,23-24 :
2 Corinthiens 5,21 :
1 Pierre 2,24 :
1 Pierre 3,18 :
Dans son commentaire de l’épître aux Galates, Luther développe la thèse de la substitution pénale : « Lui-même [Jésus Christ] est certes innocent, car il est l’agneau de Dieu, immaculé, sans tache, mais parce qu’il porte les péchés du monde, son innocence est chargée de la culpabilité de tous ces péchés. Quels que soient les péchés que moi, que toi, que nous, nous avons commis et commettrons, ils sont aussi bien ceux du Christ que s’il les avait commis. Somme toute, il faut que notre péché devienne le propre péché du Christ, sinon nous périrons pour l’éternité.